Malbouffe, obésité, diabète... La santé des petits britanniques est très mauvaise. Selon un rapport publié mercredi – qui alerte sur cette «génération négligée» à l'approche des législatives, elle s'est même considérablement dégradée en 10 ans, sous l'effet de la pauvreté et d'une mauvaise alimentation.
Selon la Food Foundation, un organisme indépendant, la taille moyenne des enfants de cinq ans a ainsi diminué depuis 2013 au Royaume-Uni, et les niveaux d'obésité chez les jeunes Anglais de 10-11 ans ont augmenté de 30% depuis 2006, avec un enfant sur cinq officiellement obèse à sa sortie de l'école primaire.
En parallèle, le nombre de cas de diabète de type 2 – lié à l'obésité – a augmenté de 22% chez les moins de 25 ans en Angleterre et au Pays de Galles ces cinq dernières années. A cause de toutes ces maladies «largement évitables», les bébés nés en 2024 vivront une année de moins en bonne santé que ceux nés il y a dix ans, pointe la fondation.
Ses chercheurs mettent en cause des «niveaux choquants de pauvreté et de privation, qui génèrent de l'insécurité alimentaire, ou la promotion agressive de malbouffe bon marché par l'industrie».
La santé publique au coeur d'un bras de fer politique
La dégradation de la santé publique et l'aggravation des inégalités font partie des moteurs de la défiance envers les conservateurs au pouvoir depuis 14 ans à l'approche des législatives du 4 juillet.
Le Royaume-Uni a subi une cure d'austérité sous les conservateurs au début des années 2010, mettant à mal les services publics. Puis l'inflation galopante de 2022-2023 a particulièrement affecté les denrées alimentaires, poussant certaines familles vers les banques alimentaires pour survivre.
A deux semaines des élections, la Food Foundation, qui dénonce des politiques «totalement insuffisantes», appelle «tous les partis à s'engager à prendre des mesures» fortes sur le sujet.
Car si cette trajectoire alarmante ne s'inverse pas, une «génération négligée» sera confrontée toute sa vie à des maladies liées à l'alimentation, accompagnées de problèmes de santé mentale, au risque de provoquer des morts prématurées, ont alerté ces experts.
Cette crise risque également de submerger le NHS, le service public de santé britannique déjà chancelant, et d'affaiblir l'économie pendant des décennies, avec une partie de la population trop malade pour travailler.
Favori des sondages, le Labour (centre-gauche) promet une politique «ambitieuse» de lutte contre la pauvreté infantile, mais est très critiqué pour avoir renoncé à une mesure clé dans ce domaine au nom de la rigueur budgétaire.