Menaces militaires
Après l'Ukraine, la Finlande est-elle dans le viseur de Poutine?

Des images satellites montrent un inquiétant déploiement militaire russe près de la frontière finlandaise. Deux ans après l’adhésion d’Helsinki à l’OTAN, la tension monte entre Moscou et l’Alliance, sur fond de menaces voilées de représailles.
Publié: 05:55 heures
|
Dernière mise à jour: 07:40 heures
1/4
Un déploiement des forces russes laisse planer le doute: après l'Ukraine, Vladimir Poutine viserait-il la Finlande?
Photo: Anadolu via Getty Images
SOLENE_FACE (1).png
Solène MonneyJournaliste Blick

Après l'Ukraine, Vladimir Poutine viserait-il la Finlande? Des images satellites obtenues par la télévision publique suédoise SVT et relayées par The Economic Times le mardi 13 mai montrent un inquiétant renforcement militaire russe le long de la frontière finlandaise.

A quelques kilomètres du territoire nordique, la Russie érige des camps, des entrepôts pour blindés et réactive des bases aériennes. Un scénario qui rappelle de façon troublante les préparatifs observés avant l’invasion de l’Ukraine en 2022.

Ce déploiement survient à peine deux ans après l’adhésion officielle de la Finlande à l’OTAN, le 4 avril 2023, une décision qui a prolongé de 1300 kilomètres la frontière entre l’Alliance et la Russie. Moscou, furieux, accuse l’OTAN de se comporter en agresseur, et non en défenseur.

Blindés, hélicoptères, soldats et bombardiers

Lors de l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN, Moscou avait averti qu’il prendrait des mesures en réponse. «La Russie l’avait annoncé. Nous en voyons aujourd’hui les conséquences», a rappelé Michael Claesson, chef d’état-major suédois.

Les mouvements observés à la frontière nord-ouest de la Russie semblent confirmer ces menaces: à Kamenka, à seulement 56 kilomètres de la frontière finlandaise, plus de 130 tentes militaires ont été dressées depuis février, pouvant accueillir jusqu’à 2000 soldats. A Petrozavodsk, à 160 kilomètres, trois grands hangars pour véhicules blindés ont été construits, un quatrième serait en cours d’achèvement, selon des images datées de fin avril.

L’aérodrome de Severomorsk-2, à 177 kilomètres de la Finlande et à 110 kilomètres de la Norvège, a lui aussi été rénové. Des hélicoptères y sont visibles sur les dernières images satellites. Enfin, la base d’Olenya, située à environ 145 kilomètres de la Finlande, est pleinement opérationnelle: des bombardiers russes y décolleraient pour frapper des cibles en Ukraine, selon Kiev.

L'OTAN réagit

Face à ces déploiements, l’OTAN multiplie les exercices militaires en Europe du Nord. L’opération Lightning Strike, en novembre 2024, a réuni en Finlande des forces d’artillerie internationales, dont la Suède, pour démontrer la capacité de réaction et de défense de l’Alliance.

Le chef adjoint de la Défense finlandaise, Vesa Virtanen, se veut vigilant: il s’inquiète des actions russes, mais affirme que la Finlande se tient prête depuis des décennies pour se défendre.

De son côté, Vladimir Poutine a qualifié les craintes d’attaque contre un membre de l’OTAN de «totalement absurdes». Pourtant son allié Dmitri Medvedev, ancien président russe, a jeté un froid fin avril: il a désigné les nouveaux membres de l’OTAN comme des «cibles potentielles» de Moscou, n’excluant pas, en cas de conflit, le recours à des armes nucléaires.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la