L'ONU s'inquiète
Le travail des enfants persiste malgré des progrès

Selon l'OIT et l'UNICEF, près de 138 millions d'enfants travaillaient en 2024, une baisse de moitié en 25 ans. Malgré cette réduction, l'objectif d'éliminer le travail des enfants d'ici 2030 sera difficile à atteindre.
Publié: 11.06.2025 à 13:48 heures
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Des millions d'enfants sont toujours exposés au travail dans différents pays (archives).
Photo: Ebrahim Noroozi
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ATS Agence télégraphique suisse

Près de 138 millions d'enfants travaillaient l'année dernière. En 25 ans environ, ce nombre a diminué de près de moitié, mais cette avancée n'est pas suffisante pour atteindre l'objectif d'éliminer ce problème d'ici cette année, ont dit mercredi des agences onusiennes à Genève. Selon un rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) et du Fonds des Nations pour l'enfance (UNICEF), environ 54 millions d'enfants sont exposés à des activités dangereuses. Celles-ci pourraient compromettre leur santé, leur sécurité ou leur développement.

Au total, depuis 2020, le nombre d'enfants qui travaillent a été diminué de plus de 20 millions. Ce chiffre est positif, alors que la situation observée entre 2016 et 2020 était alarmante, ajoutent les deux agences onusiennes à la veille de la Journée internationale contre le travail des enfants. Mais les avancées devront être plus de dix fois plus rapides pour éliminer ce problème d'ici 2030.

«Les parents doivent eux-mêmes être soutenus et avoir accès à un travail décent», a aussi affirmé le directeur général de l'OIT Gilbert Houngbo. L'agriculture reste celle qui recourt le plus aux enfants, soit 61% du total. Elle devance le secteur tertiaire, notamment le travail domestique, avec un peu plus d'un quart des cas et les activités industrielles à 13%. Près de deux tiers des enfants qui travaillent, soit près de 88 millions, se trouvent en Afrique subsaharienne. La prévalence a diminué mais le nombre est resté stable en raison de l'augmentation de la population, de la pauvreté et des conflits dans cette région.

Inquiets sur les restrictions

L'Asie/Pacifique a pu s'appuyer sur la diminution la plus importante. Le taux de travail des enfants est passé de 6 à 3%, de 49 à moins de 30 millions en termes absolus. Dans les différentes régions, les jeunes hommes sont plus exposés que les jeunes filles, mais cette situation s'inverse en considérant les tâches ménagères non rémunérées de moins de 21 heures.

«Nous savons qu'il est possible de progresser vers l'élimination du travail des enfants», affirme de son côté la directrice exécutive de l'UNICEF Catherine Russell. Elle demande des garanties juridiques, une augmentation de la protection sociale ou encore un investissement dans une éducation gratuite et de qualité.

Et de déplorer que les coupes financières mondiales pourraient compromettre les avancées obtenues. Des familles pourraient être contraintes d'envoyer leurs enfants au travail, estiment les agences onusiennes. Elles demandent encore une application des lois et de responsabiliser les entreprises.

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