Le nouveau gouvernement du Pérou a suspendu vendredi le chef de la police de Lima, après les violentes manifestations mercredi soir dans la capitale qui ont fait un mort, tué par un policier, et plus d'une centaine de blessés. Le général Enrique Felipe Monroy a été suspendu et remplacé par le général Manuel Vidarte, selon le document signé par le haut commandement de la police, qui dépend du ministère de l'Intérieur.
Selon une source sécuritaire auprès de l'AFP, cette suspension est effective dans l'attente des résultats de l'enquête ouverte par le parquet sur les violences lors de cette manifestation à l'appel du mouvement «Génération Z», symbole de la contestation mondiale des jeunes contre leurs gouvernements. La police a reconnu qu'un sous-officier avait abattu un manifestant de 32 ans.
La jeunesse de Lima manifestait pour faire entendre son rejet de la politique péruvienne, après la destitution expresse le 10 octobre de l'ex-présidente Dina Boluarte remplacée par le chef du Parlement José Jeri, et son exaspération face à la montée de la criminalité. Cette mobilisation a été la plus violente depuis le début des manifestations qui s'intensifient depuis un mois dans le pays contre le crime organisé, déclenchant une crise politique.
Le président Jeri, nommé jusqu'aux élections générales d'avril 2026, a dit vouloir instaurer l'état d'urgence dans la capitale Lima, et ainsi envoyer l'armée patrouiller dans les rues et restreindre certains droits comme la liberté de réunion. Il a également réclamé au Parlement «des pouvoirs législatifs pour légiférer principalement sur des questions de sécurité citoyenne». «Parmi elles figure la question des prisons», depuis lesquelles les menaces d'extorsion sont généralement coordonnées, a-t-il ajouté, sans plus de détails.