Enfermé depuis près de dix ans
L'état de santé de Hannibal Kadhafi, détenu au Liban, est «alarmant» selon son avocat

L’état de santé de Hannibal Kadhafi, détenu sans jugement depuis près de dix ans au Liban, est jugé «alarmant» par son avocat, qui réclame sa libération. Hospitalisé d’urgence, il est détenu pour sa supposée connaissance d’une disparition en 1978.
Publié: 14:01 heures
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Les autorités libanaises accusent Mouammar Kadhafi de la mystérieuse disparition de l'imam Sadr et de deux de ses compagnons.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

L'état de santé de Hannibal Kadhafi, l'un des fils de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, est «alarmant», a affirmé mercredi à l'AFP son avocat Laurent Bayon, appelant à la libération de son client, détenu depuis près de dix ans au Liban sans jugement. Hannibal Kadhafi a été arrêté en décembre 2015 par les autorités libanaises, qui exigent des informations sur la disparition du dirigeant chiite libanais Moussa Sadr en Libye en 1978.

Le fils du dictateur libyen a été «hospitalisé en urgence à la demande du procureur général en raison de douleurs abdominales extrêmement violentes, avec un fond dépressif sévère», a déclaré l'avocat français. «Les juges, le médecin (...), expliquent que cet état de santé alarmant est lié à son état d'isolement en lien avec sa détention qui dure depuis dix ans», a-t-il ajouté.

Hannibal Kadhafi, 49 ans, est revenu en prison mardi, a précisé l'avocat, mais il va désormais «bénéficier d'un suivi extrêmement fréquent». En août, Human Rights Watch avait appelé à la «libération immédiate» de Hannibal Kadhafi, détenu sur la base «d'allégations apparemment non fondées selon lesquelles il aurait des informations» sur Moussa Sadr.

«J'estime que sa libération s'impose»

Les autorités libanaises accusent Mouammar Kadhafi de la mystérieuse disparition de l'imam Sadr et de deux de ses compagnons en 1978. Hannibal avait deux ans à l'époque. Mouammar Kadhafi a été tué lors d'un soulèvement en Libye en 2011. Hannibal, marié à une mannequin libanaise, avait fui en Syrie. En 2015, il avait été enlevé par des hommes armés qui l'avaient transféré au Liban, où les autorités l'ont sorti des mains de ses ravisseurs avant de l'arrêter.

Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, qui a succédé à l'imam Sadr à la tête du mouvement chiite Amal, a accusé les nouvelles autorités libyennes de ne pas coopérer dans ce dossier. «On peut estimer que Hannibal Kadhafi est un détenu politique», a dit son avocat, estimant que «la seule raison qui justifie qu'il soit détenu, c'est qu'il porte le nom de son père». «J'estime que sa libération s'impose.»

Il a indiqué avoir rencontré mardi le procureur général «qui l'a assuré avoir rendu son avis au juge d'instruction à qui il revient désormais de se prononcer». Une source judiciaire libanaise a indiqué à l'AFP que le procureur général «n'était pas opposé» à sa libération.

Dans un communiqué lundi, le ministère libyen de la Justice avait «fait assumer aux autorités libanaises la responsabilité» de la détérioration de son état de santé. Il a souligné que la Libye avait «fait preuve de coopération» dans cette affaire et avait «envoyé un mémorandum officiel par les canaux diplomatiques» à la justice libanaise en avril, proposant un règlement de cette affaire.

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