Le concours bat son plein à Bâle: paillettes, rivalités, tension maximale. Et ce soir 17 mai, nous connaîtrons le dénouement de cette lutte acharnée. L’Eurovision, c’est le plus grand spectacle musical au monde et aussi le plus imprévisible. Mais au-delà des jeux géopolitiques et des costumes brillants, existe-t-il une recette pour l’emporter?
Le «New York Times» s’est penché sur les paroles, les musiques et les shows des gagnants depuis 2000. Résultat? Sept ingrédients (presque) magiques pour créer LA chanson victorieuse.
Célébrer son émancipation
Envie de marquer les esprits et de gagner des points? Parlez de liberté, d’acceptation de soi et d’émancipation. En 2014, la célèbre drag queen Conchita Wurst s’impose avec «Rise Like a Phoenix», hymne à la résilience. En 2024, Nemo triomphe en racontant son parcours de personne non-binaire avec «The Code». Morale: chanter sa vérité, ça touche.
Chanter en anglais
C’est dur à admettre, mais chanter en anglais augmente les chances de gagner. Sur les 24 derniers vainqueurs, 18 ont chanté uniquement en anglais, et deux autres l’ont mélangé à leur langue maternelle. Cette année, Zoë Më représente la Suisse en français. Une prise de risque? Peut-être. Mais qui sait, elle pourrait briser la malédiction.
Intégrer de la musique folklorique (mais pas trop)
C'est un peu cliché le mélange musique traditionnelle et pop, mais c'est un combo gagnant. Depuis 2000, pas moins de sept gagnants ont adopté cette stratégie payante. On se souviendra de la Grecque Helena Paparizou en 2005 qui avait balancé un morceau bien pop à la Britney Spears, boosté par une lyre crêtoise. Mais attention au surdosage: aucune chanson 100% folklorique n’a remporté l’Eurovision ces dernières années. Le secret, c’est le dosage.
Oublier les modulations dramatiques
Autrefois, la montée finale d’un ton faisait vibrer les jurys. L'exemple parfait: les Olsen Brothers en 2000. Mais depuis Molitva (Serbie, 2007), plus aucune chanson gagnante n’a utilisé ce procédé. Si bien qu’en 2023, les organisateurs du concours ont eux-mêmes déploré la disparition de ce «gimmick pop» tant aimé.
Miser sur une mise en scène spectaculaire
L'Eurovision ce n'est pas que de la chanson, c'est aussi du spectacle. Il faut miser sur une performance ou une tenue qui fasse réagir le public et les pousse à se demander: «Mais c'était quoi c't'histoire?»
Et là, même le «New York Times» salue le génie de Nemo l'année passée. En équilibre précaire sur un disque géant en rotation, l'artiste avait fourni un show époustouflant. Mais l’excès peut coûter cher. En 2014, les Polonais Donatan & Cleo avaient mis en scène une femme barattant du beurre de façon… très suggestive. Sanction immédiate: 14e place.
Mettre le feu (littéralement)
Les effets pyrotechniques font toujours leur effet: huit gagnants les ont utilisés. Même pas besoin de vraies flammes. Un écran en feu peut suffire. Mais attention à ne pas cramer le décor comme les Autrichiens de Makemakes en 2015, qui ont enflammé leur piano… et terminé avec 0 point. Ca fait mal.
Oublier les numéros loufoques
Des performances décalées? Il y en a chaque année. Mais depuis 2000, un seul groupe à concept «bizarre» a gagné: Lordi, avec ses costumes de monstres et ses haches géantes. Les autres finissent au rayon «souvenirs rigolos», pas sur la première marche du podium.