Des déclarations de l'émissaire américain Tom Barrack adressées à des journalistes au palais présidentiel de Beyrouth ont suscité une vive polémique mardi au Liban, qualifiées d'«insulte» par les syndicats de la presse.
«S'il vous plaît, calmez-vous un peu (...) Dès que la situation devient chaotique, presque animale, on quitte la salle», avait-t-il lancé avant d'aborder le plan de désarmement du Hezbollah, appelant les journalistes à se comporter de «manière civilisée».
La présidence libanaise a exprimé sur X ses «regrets pour des propos tenus par inadvertance par l'un de ses invités», réaffirmant son «respect absolu de la dignité humaine» et sa «considération particulière pour les journalistes et correspondants accrédités».
«Une arrogance inacceptable»
Le ministre de l'Information, Paul Morcos, a également «regretté» ces propos et souligné son «attachement à la dignité» des journalistes.
Le syndicat des photographes de presse a dénoncé une «insulte directe» aux journalistes et photographes présents et un «précédent dangereux et totalement inacceptable», réclamant des «excuses immédiates et publiques».
Le syndicat des rédacteurs a lui aussi réclamé «des excuses publiques», agitant la menace d'un «boycott de ses visites et de ses rencontres».
L'Union des journalistes du Liban a jugé que ces déclarations «traduisent une arrogance inacceptable et un mépris implicite pour la mission journalistique».
Le président de la commission de l'Information au Parlement, député du Hezbollah, Ibrahim Moussaoui, a appelé les autorités à «convoquer immédiatement l'ambassadrice américaine, la réprimander et protester contre l'insulte caractérisée infligée au Liban et aux Libanais».