Les taxis bloquent lundi plusieurs axes majeurs un peu partout en France afin d'obtenir de l'Assurance maladie une renégociation du transport de patients, avec des opérations escargot menées à Paris, Marseille ou encore Bordeaux.
En Île-de-France, alors que les syndicats agricoles ont annoncé leur volonté de faire le «siège» de la capitale à partir de 14h00, une opération escargot des taxis a été lancée tôt lundi sur l'A13 en direction de la Porte d'Auteuil sur le boulevard périphérique.
«Le cortège progresse à vitesse réduite et laisse libre une voie de circulation», a précisé Bison Futé.
500 taxis roulent vers Bordeaux
Pour cette journée de mobilisation «reconductible» à l'appel de quatre organisations nationales, les manifestants réclament une renégociation des conditions de rémunération du transport de patients, alors que la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam) a mis sur la table une convention jugée défavorable par les syndicats, qui réclamaient un statu quo.
Les taxis redoutent que les nouvelles conditions ne les forcent à des remises additionnelles sur leurs tarifs en cas de transport médical, tout en les contraignant au covoiturage de patients.
En Nouvelle-Aquitaine, quelque 500 taxis se sont mobilisés selon les organisateurs et la préfecture pour une opération escargot sur la rocade de Bordeaux, axe névralgique entre Paris et l'Espagne déjà bloqué de mercredi à vendredi derniers par plusieurs centaines d'agriculteurs en colère.
Deux opérations dans les Bouches-du-Rhône
«On ne lâchera rien, on va aller jusqu'au bout pour revenir sur de bonnes bases» avec la Cnam, a déclaré à l'AFP Éric Roulière-Laumonier, président du Syndicat des taxis de Bordeaux Métropole et de la Gironde (STBMG).
Le préfet a conseillé de «privilégier le télétravail et limiter les déplacements» sur la rocade bordelaise, axe emprunté par 85.000 à 140.000 véhicules par jour et régulièrement embouteillé aux heures de pointe.
Dans les Bouches-du-Rhône, des taxis ont mené deux opérations escargot lundi matin: un cortège en direction de la préfecture dans le centre de Marseille et un autre sur l'autoroute A8 près d'Aix-en-Provence, compliquant la circulation.
«La Caisse d'assurance maladie a décidé de nous imposer des tarifs sans négociation», a déclaré à l'AFP Céline Puech, qui travaille comme taxi (médical et classique) à Marseille.
«On est très en colère»
«On veut un retour à la table de négociation, on ne peut accepter cette tarification. Les taxis ont beaucoup de charges, on fait des heures interminables. On est très en colère et notre mouvement est reconductible», a-t-elle déclaré par téléphone depuis le cortège.
Des manifestations de taxis avaient déjà eu lieu dans toute la France le 11 décembre pour protester contre la nouvelle loi de finance de la Sécurité sociale, qui mutualise les trajets des patients médicalisés.
Les transports médicaux ont représenté des remboursements de près de 5,5 milliards d'euros en 2022, et 65 millions de trajets ont été réalisés sur l'année pour les seuls taxis et véhicules sanitaires légers (VSL), selon les auteurs du texte de loi.
Près de 15% des trajets sont déjà partagés. L'idée est de réduire le coût des trajets pour la Sécurité sociale à hauteur de 100 millions d'euros par an entre 2025 et 2027, ainsi que la pollution.
(AFP)