Le moins que l'on puisse dire, c'est que lundi soir, lors de l'émission «Hart, aber fair» de la chaîne allemande ARD, le débat était houleux. Le présentateur, Louis Klamroth, a interrompu la prise de parole de la députée de gauche Sahra Wagenknecht, qui venait d'affirmer que «dans la guerre en Ukraine, il y a des actes criminels des deux côtés. C'est le cas dans toutes les guerres.»
«Désolé, mais je ne peux pas laisser passer ça», a tout de suite réagi l'animateur. Louis Klamroth a ensuite affirmé qu'il était de sa responsabilité de ne pas diffuser de «fausses informations».
Pour Sara Wagenknecht, la commissaire aux droits de l'homme de l'ONU aurait «toujours souligné» que des atrocités sont commises de part et d'autre du conflit. «Donc, ce que je veux dire c'est que oui, il y a de telles attaques russes et que c'est horrible, mais cela fait justement partie de la guerre. Les guerres sont toujours liées à des crimes de guerre.» Les autres invités ont contesté ce point de vue.
Des viols comme arme de guerre
Le présentateur a ensuite diffusé un film d'introduction. Le clip expliquait que l'ONU ne disposait d'aucune preuve de viols commis par des soldats ukrainiens. Au contraire, la représentante spéciale de l'ONU Pramila Patten a été citée comme disant que battre et violer des femmes et des filles pendant des jours était clairement une stratégie de guerre russe. Il s'agirait là d'un fait établi.
Sarah Wagenknecht a répliqué en expliquant que des crimes sont toujours commis, mais qu'il était «inutile» de déterminer qui en a commis le plus.
Contre la livraison d'armes
Ces derniers jours, Sahra Wagenknecht a fait la une des journaux allemand après sa participation à une manifestation à Berlin pour la paix et contre les livraisons d'armes, qu'elle a lancée avec la militante féministe Alice Schwarzer (80 ans). Toutes deux sont également les instigatrices d'une pétition nommée «Manifeste pour la paix», signée par des centaines de milliers de personnes. Lors de la manifestation de samedi, un panel plutôt éclectique de personnes était présent, ce qui a donné lieu a une certaine controverse, des politiciens d'extrême droite s'étant joints au mouvement.
Lors de son discours en marge de la manifestation, Sarah Wagenknecht avait plaidé pour l'arrêt des livraisons d'armes à l'Ukraine et pour l'ouverture de négociations de paix avec la Russie. Elle a critiqué l'OTAN, les Etats-Unis ainsi que la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock: «Nous ne nous sentons pas représentés par tous ces fous de chars.»
(Blick avec AFP)