Le prince héritier Reza Pahlavi appelle les iraniens à tenir bon
«J'exhorte la Suisse et la communauté internationale à se ranger auprès du peuple iranien!»

Le chah d'Iran a gouverné jusqu'à sa chute en 1979. Son fils, le prince héritier Reza Pahlavi, nous explique ce qu'il pense des attaques américaines et israéliennes et comment son pays pourrait devenir une démocratie qui fonctionne.
Publié: 15:33 heures
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En février, le prince Reza Pahlavi était l'invité du sommet sur les droits de l'homme et la démocratie à Genève.
Photo: keystone-sda.ch
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Guido Felder

C'est avec inquiétude que Reza Pahlavi, le fils de l'ancien chah de Perse (1919-1980) et de Farah Diba, observe la guerre dans son ancienne patrie. Il qualifie les attaques américaines contre les trois installations nucléaires de «résultat de la quête catastrophique du régime pour obtenir des armes nucléaires au détriment du peuple iranien».

Sur X, il s'adresse au guide suprême Ali Khamenei: «Pendant que Khamenei réfléchit dans son bunker souterrain à la manière de réagir, je lui dis: dans l'intérêt du peuple iranien, vous devriez démissionner afin que la fière nation iranienne puisse laisser derrière elle la période catastrophique de la République islamique et entamer un nouveau chapitre de paix, de prospérité et de grandeur.»

Lundi midi, le prince héritier, qui ne se voit pas comme le futur président de l'Iran mais souhaite seulement accompagner la transition vers la démocratie, s'adressera au public depuis un lieu tenu secret à Paris. 

Reza Pahlavi, qu’est-ce qui vous vient à l'esprit lorsque vous observez la situation actuelle dans votre pays?
Lorsque je vois les troubles actuels au Proche-Orient, ma compassion va en premier lieu aux personnes innocentes qui souffrent de l'oppression et de la terreur de la République islamique. Cela renforce ma détermination à soutenir mes compatriotes en Iran dans leur lutte courageuse pour la liberté et la dignité. Il n'y aura pas de paix au Proche-Orient tant que la République islamique n'aura pas disparu et que nous n'aurons pas réussi la transition vers la démocratie.

Comment percevez-vous la gravité de ces attaques contre l'Iran?
Les conflits sont toujours douloureux. Ils sont clairement imputables à la République islamique d'Ali Khamenei et à sa poursuite impitoyable de l'agression, du terrorisme et des ambitions nucléaires. Le régime a systématiquement fait passer son idéologie dangereuse avant le bien-être du peuple iranien. Plus vite ce régime sera remplacé par un gouvernement démocratique, plus vite la région progressera sur la voie de la paix.

Il y a différentes déclarations sur l'avancement de la bombe atomique iranienne. De manière générale, pensez-vous que le régime iranien serait prêt à utiliser l'arme nucléaire?
Etant donné l'extrémisme idéologique et le mépris de la vie humaine dont font preuve les dirigeants du régime, rien ne peut être exclu. Je pense toutefois que leur objectif principal est la survie du régime. C'est pourquoi nous devons nous concentrer sur la capacité des Iraniens à remplacer ce régime par des dirigeants qui s'engagent pour la paix et la prospérité.

Quelle est la force de la résistance en Iran?
La résistance au sein de l'Iran n'a jamais été aussi forte et aussi répandue qu'aujourd'hui. Le courage dont fait preuve le peuple iranien, en particulier la jeune génération, malgré la dureté de l'oppression, inspire une grande confiance. Les tentatives du régime de réprimer les opinions divergentes n'ont fait que renforcer la détermination de notre peuple à atteindre la liberté et la démocratie.

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J'exhorte la Suisse et la communauté internationale à se ranger clairement aux côtés du peuple iranien
Le prince héritier
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Quel conseil donneriez-vous maintenant au peuple iranien?
Mon message à mes compatriotes est clair: votre unité, votre persévérance et votre résistance non violente sont votre plus grande force. Refusez la peur, soutenez-vous les uns les autres et restez solidaires. Le régime est vulnérable. Chaque acte de résistance pacifique accélère notre marche vers la liberté. Vous n'êtes pas seuls, je suis à vos côtés dans cette lutte.

Comment le conflit pourrait-il être résolu?
La solution finale consiste à donner au peuple iranien les moyens de déterminer son avenir par des moyens démocratiques. La solidarité internationale et le soutien moral sont indispensables pour isoler le régime oppressif. Une fois que l'Iran sera gouverné par des représentants qui respectent les droits de l'homme, la paix et la stabilité régionale pourront réellement s'épanouir.

Comment jugez-vous le rôle de la Suisse et ses efforts de médiation?
La tradition de la Suisse en tant que médiateur est louable, toutefois, une véritable solution ne sera atteinte que si la diplomatie donne la priorité aux droits et aux aspirations du peuple iranien, et pas seulement à la survie du régime. J'exhorte la Suisse et la communauté internationale à se ranger clairement aux côtés du peuple iranien dans sa lutte pour la liberté et la démocratie. 

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