Donald Trump et Benjamin Netanyahu auraient décidé, lors d'un entretien confidentiel, de mettre fin à la guerre de Gaza dans les deux semaines. Il ne s'agit pas d'une rumeur, mais d'une fuite ciblée en provenance de Jérusalem.
Soudain, la paix semble à portée de main, là où les armes règnent en maître depuis un an et demi. Mais que se cache-t-il vraiment derrière la décision prise à la va-vite par les deux leaders politiques? Blick fait le point.
Qu'est-ce qui a été concrètement rapporté?
Le journal israélien Israel Hayom, proche du gouvernement, a révélé jeudi que Donald Trump et Benjamin Netanyahu avaient scellé l'arrêt prochain de la guerre à Gaza lors d'une conversation téléphonique confidentielle. Les services officiels de Jérusalem et de Washington ont jusqu'à présent gardé le silence sur cette fuite, mais plusieurs médias israéliens confirment que l'appel en question a bien eu lieu.
Pourquoi cette envie soudaine de mettre fin à la guerre à Gaza?
Pour Trump, le timing est parfait: après les douze jours de frappes israéliennes contre l'Iran, il sent une «fenêtre de victoire» qui doit être exploitée rapidement sur le plan diplomatique avant que Téhéran ne se réorganise.
Netanyahu, quant à lui, se bat depuis 2020 contre des accusations de corruption; les posts Truth Social de Trump, en colère, demandent ouvertement l'arrêt de la procédure. Selon les initiés du gouvernement israélien, c'est précisément ce deal judiciaire – la paix à Gaza contre le calme dans la salle d'audience – qui fait partie du paquet global.
Quel est le plan concret de Trump et Netanyahu?
La pièce maîtresse est un cessez-le-feu immédiat et complet, suivi de la libération progressive des 50 otages. Les leaders du Hamas devront s'exiler et leurs combattants être désarmés. Une administration arabe quadripartite – à savoir l'Egypte et les Emirats arabes unis, deux autres Etats n'étant pas nommés – prendra en charge le contrôle civil à titre transitoire, tandis qu'Israël se déclarera symboliquement prêt à une «future solution à deux Etats».
En contrepartie, Washington reconnaîtra des parties de la souveraineté israélienne en Cisjordanie. En outre, les Etats-Unis veulent mobiliser des milliards pour la reconstruction. Les habitants de la bande de Gaza recevront – au cas où ils souhaiteraient partir – des promesses d'accueil de plusieurs pays tiers.
Parallèlement, de nouveaux pays, dont l'Arabie saoudite et la Syrie, rejoindraient l'accord de dialogue des Accords d'Abraham. L'ensemble est donc également conçu comme une solution diplomatique multiple: pacification de la bande de Gaza et extension simultanée des Accords d'Abraham.
Que sont les Accords d'Abraham?
Les Accords d'Abraham sont une série d'accords de normalisation négociés en 2020 par le président américain de l'époque, Trump, qui ont commencé entre Israël, les Emirats et Bahreïn et ont ensuite inclus le Maroc et le Soudan. Pour la première fois depuis des décennies, ils ont brisé le dogme selon lequel les Etats arabes n'établissent de relations diplomatiques avec Israël qu'après une résolution du conflit palestinien.
L'initiative actuelle de Trump veut élargir le modèle à grande échelle: l'Arabie saoudite, la Syrie et d'autres pays musulmans doivent reconnaître Israël – déclenchée par la fin de la guerre de Gaza et une première profession de foi israélienne en faveur du principe des deux Etats.
Comment Israël et le Hamas réagissent-ils?
Le président israélien Isaac Herzog parle d'une «chance historique», tandis que les ministres de la coalition d'ultra-droite Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich menacent de faire éclater le gouvernement à chaque approche d'un Etat palestinien. Officiellement, le bureau de Netanyahu garde le silence, mais il renforce le récit du «momentum unique» après la victoire sur l'Iran.
Les négociateurs du Hamas au Caire confirment l'intensité des discussions, mais refusent jusqu'à présent d'accepter l'exil ou le désarmement. Sans véritables compromis, il n'y aura «pas de percée», préviennent les négociateurs égyptiens. La conclusion effective d'un tel accord ne dépend pas seulement des souhaits de deux chefs d'Etat, mais d'un grand nombre de facteurs internationaux.