Le groupe d'Elon Musk vacille
Le bénéfice net de Tesla chute au 3e trimestre, plombé les droits de douane

Tesla voit son bénéfice net chuter de 37% au 3e trimestre à 1,37 milliard de dollars, affecté en grande partie par les droits de douane. Malgré un chiffre d’affaires en hausse de 12%, les résultats restent sous les attentes.
Publié: 03:38 heures
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Tesla voit son bénéfice net chuter de 37%, pénalisé par les droits de douane, malgré un chiffre d’affaires en hausse.
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AFP Agence France-Presse

Le groupe américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques, a subi une chute de 37% de son bénéfice net au troisième trimestre à 1,37 milliard de dollars, plombé par une hausse des dépenses opérationnelles et par les droits de douane.

Le groupe d'Elon Musk a justifié ce plongeon par des frais de restructuration en augmentation et des dépenses liées à ses projets dans l'intelligence artificielle et la recherche et développement également en hausse, tandis que des crédits réglementaires ont diminué, selon un communiqué.

Des résultats inférieurs à ceux escomptés

Lors d'une audioconférence avec des analystes, le directeur financier Vaibhav Taneja a chiffré l'impact des droits de douane à plus de 400 millions de dollars au troisième trimestre. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels – valeur de référence pour les marchés –, le bénéfice net ressort à 50 cents, contre 72 cents un an plus tôt.

Ces résultats sont inférieurs au consensus des analystes de FactSet qui anticipait respectivement 1,88 milliard de dollars et 56 cents. Après l'audioconférence, l'action Tesla perdait creusait sa perte à 3,18% dans les échanges électroniques après la fermeture de la Bourse de New York.

En revanche, le chiffre d'affaires dépasse le consensus (26,54 milliards de dollars) en bondissant de 12% sur un an, à 28,09 milliards de dollars. Le groupe a en effet créé la surprise début octobre en annonçant une hausse de 7% sur un an de ses livraisons mondiales (497.099 véhicules) au troisième trimestre.

Où est la voiture à bas prix?

Les analystes avaient néanmoins nuancé cette performance en rappelant que la perspective de la disparition aux Etats-Unis, fin septembre, du crédit d'impôt fédéral de 7500 dollars pour l'acquisition d'une voiture électrique avait alimenté ce rebond.

Pour beaucoup, c'est la raison pour laquelle Tesla a opportunément annoncé le 7 octobre le lancement de versions meilleur marché de ses voitures populaires Model 3 et Model Y, en-dessous des 40'000 dollars. Mais ce n'est pas le véhicule à bas coût promis depuis plusieurs années, escompté autour de 25'000 à 30'000 dollars.

«Nous pensons que notre échelle et notre structure de coûts vont nous permettre de naviguer dans des dynamiques de marché changeantes à travers le globe plus efficacement que nos concurrents», a commenté Tesla dans un communiqué, évoquant toutefois les «incertitudes à court terme liées au politiques commerciales, douanières et budgétaires».

Fin difficile?

Le groupe a précisé avoir «suffisamment de trésorerie» pour financer ses projets (produits, agrandissement d'usines, etc). Concernant les produits, il a confirmé le début de la production à grande échelle en 2026 du Cybercab - son robotaxi -, du semi-remorque Semi et de son stockage d'électricité Megapack 3, et la mise en place des lignes de production de son robot humanoïde Optimus.

«Il y a un vaste consensus selon lequel le volume va baisser au quatrième trimestre par rapport à l'année précédente, mais la magnitude de la chute ne devrait pas être aussi marquée que ce que l'on craignait», relevait Deutsche Bank, dans sa dernière note consacrée à Tesla, anticipant 425'000 véhicules livrés (496'000 un an plus tôt).

Tesla devrait perdre cette année sa première place mondiale, ravie par le groupe chinois BYD qui l'avait manquée de peu en 2024. Au 30 septembre, BYD en était à 1,58 million de véhicules tout électrique vendus et Tesla à 1,22 million.

Plus que les résultats trimestriels, les analystes attendaient les déclarations des dirigeants sur l'avenir du groupe, notamment le Robotaxi et Optimus. Les experts de Wedbush considèrent depuis de longs mois que le futur du groupe d'Austin (Texas) réside dans l'intelligence artificielle et la conduite autonome.

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