Le nombre des viols a fortement progressé au Bangladesh lors de la première moitié de l'année, a rapporté mercredi une ONG de défense des droits des femmes, qui a attribué cette hausse à la dégradation de la sécurité dans le pays.
Selon un décompte des cas recensés par la presse locale réalisé par l'association Mohila Parishad, 364 viols et agressions sexuelles ont été rapportés pendant les six premiers mois de 2025, contre 354 pendant toute l'année dernière.
«Les violences faites aux femmes augmentent lorsque l'ordre public se détériore», a constaté auprès de l'AFP la présidente de l'ONG, Fauzia Moslem, dénonçant «un effort délibéré de créer une atmosphère 'anti-femmes'».
11'000 victimes en 2025
La police bangladaise n'a pas fait de commentaire sur le cas spécifique des violences sexuelles, mais confirmé une tendance à la hausse des agressions dans l'ensemble du pays.
Plus de 11'000 femmes et enfants ont été victimes de violences au sens large lors des six premiers mois de 2025, contre 9000 lors de la même période de l'année, selon ses statistiques.
«Nous sommes dans une situation de crise», a déclaré à l'AFP un de ses porte-parole, A H M Sahadat Hossaine, «la police fait de son mieux pour tenter de la résoudre».
Une dégradation de l'ordre public
En août 2024, plusieurs semaines de manifestations et d'émeutes réprimées dans le sang ont causé la chute de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina, au pouvoir depuis 2009.
Un gouvernement provisoire dirigé par le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a pris les rênes du pays, jusqu'à des élections prévues en février 2026.
Depuis plusieurs mois, les mouvements islamistes bangladais, principales cibles de la répression exercée par Sheikh Hasina, ont refait leur apparition sur la place publique. Leur montée en puissance inquiète aussi bien les minorités religieuses de ce pays à majorité musulmane que les femmes.
La dégradation de l'ordre public «est clairement alarmante», a jugé Abu Ahmed Faijul Kabir, de l'ONG Ain O Salish Kendra (ASK). «Ce que nous voyons est différent de ce que nous espérions après la révolution qui a renversé le (précédent) gouvernement», a-t-il ajouté.