Une statue satirique montrant Donald Trump et le délinquant sexuel Jeffrey Epstein se tenant par la main a été remise en place jeudi sur le National Mall à Washington, à quelques pas du Capitole, a constaté l'AFP. Cette oeuvre satirique, intitulée «Meilleurs amis pour toujours», avait été installée sur le Mall une première fois le 24 septembre, avant d'être démontée par le service des parcs nationaux pour des raisons administratives, moins de 24 heures après son installation.
Un groupe d'artistes anonymes, baptisé «Secret Handshake» (Poignée de mains secrète) a réinstallé la statue de plus de trois mètres de haut après avoir obtenu, selon eux, l'aval du service des parcs nationaux. De quoi rappeler au président américain combien ce dossier brûlant reste au premier plan dans l'opinion.
«Tel un général confédéré renversé et contraint de retourner sur la place publique, la statue de Donald Trump et Jeffrey Epstein s'est relevée des décombres pour se dresser à nouveau glorieusement sur le National Mall», a écrit un représentant du collectif dans un courriel cité par le Los Angeles Times. La statue des deux hommes en train de danser main dans la main avait été endommagée lors de son démontage, mais a été restaurée. Peinte couleur bronze, elle faisait l'objet de photos et de selfies de badauds.
Pas leur coup d'essai
Ce groupe d'artistes n'en est pas à son premier fait d'armes. Ces derniers mois, il a installé plusieurs sculptures politiques à Washington, dont «Dictator Approved»: un gros poing doré au pouce levé, écrasant la tête de la statue de la Liberté avec une plaque reprenant des déclarations élogieuses de Trump à l'égard notamment du Russe Vladimir Poutine, du Hongrois Viktor Orban ou du Brésilien Jair Bolsonaro.
L'affaire Epstein, du nom de ce financier new-yorkais mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels, enflamme les Etats-Unis depuis que le gouvernement de Donald Trump a annoncé début juillet n'avoir découvert aucun élément nouveau justifiant la publication de documents supplémentaires ou l'ouverture d'une nouvelle enquête dans ce dossier. La mort, par suicide selon les autorités, de Jeffrey Epstein a alimenté d'innombrables théories du complot, selon lesquelles il aurait été assassiné pour l'empêcher d'impliquer des personnalités de premier plan.
Après avoir promis à ses partisans pendant sa campagne présidentielle des révélations fracassantes sur cette affaire, Donald Trump tente aujourd'hui d'éteindre la polémique, qu'il a de nouveau qualifiée récemment de «canular» monté par l'opposition démocrate.