Le rappeur américain P. Diddy a usé «du pouvoir, de la violence et de la peur» pour pousser d'anciennes petites amies à participer sans leur consentement à des marathons sexuels, a lancé jeudi la procureure dans son réquisitoire final de son procès à New York.
Après des semaines de témoignages souvent bouleversants, les parties présentaient leurs derniers arguments jeudi dans le procès pour trafic sexuel du fondateur du label Bad Boy Records, Sean Combs de son vrai nom. «Il s'est servi du pouvoir, de la violence et de la peur pour obtenir ce qu'il voulait. Et il comptait sur le silence et la honte pour garder ses crimes cachés», a déclaré aux jurés du tribunal de Manhattan la procureure.
«Il est devenu de plus en plus puissant et dangereux grâce au soutien de sa garde rapprochée et de ses affaires», a-t-elle ajouté. Elle faisait ici référence à la fortune du rappeur, producteur et hommes d'affaires, évaluée à environ 700 millions de dollars par le magazine spécialisé Forbes.
Les victimes étaient «droguées»
P. Diddy est accusé d'avoir forcé des femmes, dont son ex-petite amie, la chanteuse Cassie et une petite amie plus récente qui a témoigné sous le pseudonyme de Jane, à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués. Selon l'accusation, les employés de P. Diddy devaient notamment livrer de la drogue aux victimes pour obtenir leur soumission et leur silence.
«Il ne s'agissait absolument pas de choix libres», a martelé, cinq heures durant, la procureure, précisant que les victimes présumées «étaient droguées, badigeonnées d'huile, épuisées et avaient mal». Le rappeur a plaidé non coupable et sa défense soutient que ces femmes participaient de leur plein gré à ces marathons sexuels avec d'autres hommes, voire qu'elles témoignaient contre P. Diddy par jalousie ou pour l'appât du gain. Il encourt la prison à vie.
La défense doit plaider vendredi. P. Diddy a choisi de ne pas témoigner. Ses avocats vont tenter de semer un doute raisonnable chez les membres du jury quant aux accusations des procureurs. Les plaidoiries pourraient se terminer vendredi, mais il y a peu de chances que les jurés commencent à délibérer sur-le-champ. L'accusation et la défense s'attendent plutôt à un début des délibérations lundi.