Un incident glaçant rapporté
Une victime d’Epstein avait déjà alerté le FBI sur Trump... en 1996

Près de 25 ans avant que l’affaire Epstein n’éclate, Maria Farmer alertait déjà la police et le FBI. Elle évoquait non seulement son agression, mais aussi les liens troublants entre le financier et des figures puissantes, dont Donald Trump.
Publié: 09:38 heures
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Dernière mise à jour: 09:40 heures
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Donald Trump, Melania Knauss (qui deviendra ensuite son épouse), Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell à Mar-a-Lago en 2000.
Photo: Getty Images
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Solène MonneyJournaliste Blick

Près de 25 ans avant que l'affaire Epstein ne bouleverse le monde entier, une victime tirait déjà la sonnette d'alarme. Dès 1996, Maria Farmer, une jeune femme d'une vingtaine d'année, employée par le tristement célèbre homme d'affaire, affirme avoir été agressée sexuellement par Jeffrey Epstein et sa complice Ghislaine Maxwell. Elle en parle d’abord à la police de New York, puis au FBI. Et dans ses témoignages, un nom revient: celui de Donald Trump, rappelle le «New York Times» dimanche 20 juillet.

Aucune accusation officielle n’a été portée contre Donald Trump en lien avec Epstein, et les autorités n’ont jamais fait de lui une cible d’enquête. Mais la potentielle mention de son nom dans les archives non publiées alimente des spéculations. Les déclarations de Maria Farmer pourraient éclairer sur des éléments embarrassants pour Donald Trump et la volte-face de son administration dans cette affaire, avance le quotidien.

Car l’Américaine assure avoir évoqué le nom de Trump à deux reprises, lors de ses signalements en 1996 et en 2006, soit bien avant l’élection présidentielle de 2016. Elle dit ne pas disposer de preuves d’actes criminels de la part des amis d’Epstein, mais avoir été troublée par les liens étroits que celui-ci entretenait avec des personnalités influentes, notamment Trump. Et surtout, par une rencontre glaçante.

«Elle n'est pas là pour toi»

Selon Maria Farmer, l’épisode s’est déroulé en 1995 dans les bureaux d’Epstein à Manhattan. Convoquée tard dans la soirée, elle s’y rend vêtue de shorts de course. C’est alors que Donald Trump serait apparu, en costume, avant de la fixer longuement. La jeune femme explique alors avoir eu peur au moment où l'homme lorgnait sur ses jambes. Puis, Jeffrey Epstein serait intervenu en lançant: «Non, non, elle n’est pas là pour toi.» Avant de quitter la pièce, Trump aurait déclaré penser que la jeune femme avait 16 ans.

Maria Farmer affirme ne plus avoir eu d’autres interactions troublantes avec lui par la suite. Mais cet épisode a marqué sa mémoire, au point de le rapporter aux enquêteurs à deux reprises.

Des propos aujourd’hui contestés par la Maison Blanche. «Le président n’est jamais allé dans ce bureau», a répliqué vendredi Steven Cheung, directeur de la communication. «Il a même exclu Epstein de son club privé pour avoir été un sale type.»

Des archives opaques

Lors de ses premiers entretiens avec le «New York Times» en 2019, Maria Farmer a indiqué avoir d’abord contacté la police de New York, avant d’être orientée vers le FBI. Si aucun rapport officiel de 1996 n’a été publié, des notes manuscrites prises en 2006 par des agents fédéraux lors de son entretien confirment cet épisode: «Le 6e commissariat a dit à MF d’appeler le FBI.»

Les documents du FBI rendus publics restent largement caviardés, et Donald Trump n’y est pas cité. Impossible à ce jour de savoir si les enquêteurs ont approfondi la relation entre le président américain et Jeffrey Epstein, ni s’ils ont consigné les déclarations de Maria Farmer à ce sujet.

Depuis, celle-ci a vu sa crédibilité régulièrement remise en question. Elle n’a pas été appelée à témoigner lors du procès de Ghislaine Maxwell en 2021, contrairement à sa sœur Annie, qui a, elle aussi, raconté avoir été victime d’agressions.

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