Tué par balles en 2022
L'assassin présumé de l'ex-Premier ministre japonais plaide coupable

L'assassin présumé de l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe a plaidé coupable à l'ouverture de son procès à Nara. Accusé de meurtre avec préméditation, il encourt une longue peine de prison. Le verdict est attendu en janvier.
Publié: 28.10.2025 à 07:36 heures
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L'accusé a reconnu avoir assassiné l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe en 2022.
Photo: AFP

L'homme qui avait tué par balle de l'ancien Premier ministre japonais, Shinzo Abe a plaidé coupable mardi à l'ouverture de son procès pour assassinat. Son avocat a toutefois déclaré qu'il contesterait certains chefs d'accusation.

L'homme de 45 ans est accusé d'avoir tiré sur l'ancien dirigeant nippon à l'aide d'une arme artisanale lors d'un meeting électoral le 8 juillet 2022 à Nara (ouest). Il est poursuivi pour meurtre avec préméditation et infraction à la loi sur le contrôle des armes.

«Tout est vrai, je l'ai fait», a-t-il dit après la lecture de l'acte d'accusation. Il était entré quelques minutes plus tôt dans la salle d'audience du tribunal à Nara, vêtu d'un tee-shirt noir et ses longs cheveux attachés en arrière.

L'ombre de la secte Moon

S'il est reconnu coupable d'assassinat, l'accusé risque une longue peine de prison. La peine de mort existe au Japon, mais elle est plus souvent prononcée dans des affaires ayant fait plusieurs victimes. Le verdict est attendu en janvier.

Ce drame avait provoqué une onde de choc dans un pays où les crimes par arme à feu sont extrêmement rares. Le fait que l'assassin présumé en voulait à Shinzo Abe pour ses liens présumés avec l'Eglise de l'Unification, dite «secte Moon», a aussi provoqué un examen des pratiques de cette organisation religieuse accusée d'exercer des pressions financières sur ses fidèles, et de ses liens avec le monde politique japonais.

Fondée en 1954 en Corée du Sud par Sun Myung Moon, l'organisation s'est vite mêlée de politique, Sun Myung Moon côtoyant aussi des chefs d'Etat étrangers, comme le président américain Richard Nixon. La secte avait affirmé en 2012 qu'elle comptait trois millions de fidèles dans le monde. Ce nombre serait toutefois largement exagéré, selon des experts.

«Maltraitance religieuse»

L'accusé nourrissait une profonde rancune envers l'organisation, qu'il tient pour responsable de la ruine de sa famille après que sa mère lui aurait versé près de 100 millions de yens (environ un million de dollars à l'époque) sous forme de dons.

Mardi, les débats devraient se concentrer sur les circonstances atténuantes liées à l'enfance difficile de l'accusé, marquée par la «maltraitance religieuse» liée à la dévotion de sa mère à la secte Moon, selon des médias locaux. La défense devrait nier tout mobile politique, tandis que le parquet insistera sur la préméditation et la gravité des faits.

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