Il n'a jamais besoin d'atterrir!
Les États-Unis ont envoyé leur avion de l'apocalypse en Europe

Il est censé pouvoir piloter des missiles à distance et même résister à des attaques nucléaires. L'E-6B Mercury de la marine étasunienne est un avion très spécial. L'un d'entre a récemment atterri en Europe.
Publié: 03.03.2023 à 21:59 heures
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L'E-6B Mercury a atterri en Islande.
Photo: Twitter / US European Command
Sven Ziegler

Mardi, les États-Unis ont envoyé en Europe l’un de leurs Doomsday Planes, également appelés avions de l’apocalypse. Le Boeing E-6B Mercury a atterri en Islande, a annoncé le Commandement des forces étasuniennes en Europe sur Twitter. L’appareil y sera probablement utilisé dans le cadre d’un exercice dans l’Arctique.

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L’E-6B Mercury est un avion très particulier. Il est au service de l’armée des États-Unis depuis 1989. Washington possède les seize seuls avions Mercury au monde.

Centre de commandement volant

L’E-6B Mercury n’est toutefois pas un avion de combat. Il sert plutôt d’avion de commandement. L’appareil est un centre de contrôle volant. Depuis l’E-6B, l’US Navy peut communiquer avec les sous-marins nucléaires de la marine. Ces derniers sont équipés de missiles intercontinentaux. Ces armes nucléaires doivent pouvoir être activées à distance depuis l’E-6B Mercury.

L’avion est en outre équipé d’un système de contrôle de lancement aéroporté (Airborne Launch Control System). Ce système permet de lancer des missiles intercontinentaux depuis la terre ferme, mais également depuis des sous-marins. L’ensemble de l’arsenal étasunien peut en outre être contrôlé depuis le centre de commandement de l’E-6B Mercury.

Pas besoin d’atterrir!

Une autre particularité de l’avion est sa longue durée de vol. Dans des conditions idéales, l’appareil peut rester en l’air jusqu’à 72 heures. À titre de comparaison, le vol de passagers actuellement le plus long au monde, entre Singapour et New York, dure 19 heures.

En cas d’urgence, l’E-6B Mercury peut donc aussi être utilisé comme centre de commandement pour le président des États-Unis. En outre, l’avion n’a pas besoin d’atterrir pour faire le plein de carburant. Au lieu de cela, il peut être ravitaillé en vol à l’aide d’un avion ravitailleur spécial.

Pour que l’E-6B Mercury ne soit pas facilement détecté par les radars ennemis, il est équipé d’instruments de vol et de navigation analogiques. Les pilotes ne sont ainsi pas tributaires d’une liaison radar. De plus, l’engin peut opérer à des altitudes de 40’000 pieds (un peu plus de 12’000 mètres) voire au-delà.

L’E-6B Mercury a un petit frère

Il existe différentes zones à l’intérieur de l’avion. Celles-ci comprennent entre autres une salle de commandement, une zone pour les communications ainsi que des salles de briefing et de conférence. L’E-6B Mercury peut accueillir jusqu’à 112 personnes.

Outre l’E-6B Mercury, il existe également un modèle plus ancien, l’E-4B, qui est toujours en service. Sa structure est similaire à celle de son jeune frère. Selon le média «Firstpost», il y a toujours un E-4B sur l’aéroport militaire Joint Base Andrews. Cette base aérienne héberge notamment les deux appareils qui servent le plus souvent d’Air Force One pour le président des États-Unis. Lorsque le président effectue des voyages officiels en dehors de l’Amérique du Nord, un E-4B est stationné à proximité du lieu de destination. En cas d’urgence, le président peut ainsi être beaucoup mieux protégé.

La Russie dispose également d’un avion de commandement

Au fil des ans, l’E-6B Mercury a subi de nombreuses transformations. Depuis 2002, il dispose d’un cockpit en verre moderne. En 2004, les systèmes radio ont également été renouvelés. Selon la Navy, l’E-6B Mercury devrait rester en service jusqu’en 2030. Son successeur est déjà à l’étude.

L’E-6B Mercury n’a jamais été utilisé en situation réelle. Même après l’attaque terroriste du 11 septembre, le président George W. Bush a préféré rentrer à Washington à bord d’Air Force One.

La Russie dispose pareillement d’un centre de commandement volant. L’Il-80, aussi appelé Maxdome, a la particularité de ne disposer de fenêtres que dans le cockpit. Cela doit permettre d’augmenter la protection contre les radiations nucléaires. Le président russe Vladimir Poutine n’utilise lui aussi l’avion qu’en cas d’urgence. Mais comme l’appareil est déjà ancien, son successeur est aussi en cours de développement.

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