Guerre des taxes
Trump concentre ses foudres commerciales sur l'Union européenne

Alors que l'UE tente de négocier, Donald Trump affirme qu'il ne cherche même pas à établir un accord. L'accord, c'est une taxe de 50%. Point.
Publié: 23.05.2025 à 21:34 heures
|
Dernière mise à jour: 23.05.2025 à 22:45 heures
Le président américain semble avoir les cartes en main face à l'UE.
Photo: keystone-sda.ch
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

Donald Trump a affirmé vendredi qu'il ne «cherchait pas d'accord» commercial avec l'Union européenne, qu'il menace d'assommer avec des droits de douane de 50% dès le 1er juin, un perspective qui a secoué les marchés boursiers européens. «Nous avons établi les termes de l'accord. C'est 50%» de droits de douane, a répété le président américain dans le Bureau ovale, quelques heures après avoir annoncé cette lourde taxe sur les produits européens importés dans un message sur sa plate-forme Truth Social.

Donald Trump a répété ses griefs envers l'UE, selon lui «créée pour faire du mal aux Etats-Unis». «Il est temps de jouer à ce jeu de la manière dont je sais y jouer», a encore dit le milliardaire républicain, dont la politique protectionniste jusqu'ici a été faite de menaces tonitruantes souvent suivies de volte-face partielles tout aussi retentissantes.

Est-ce parce que les investisseurs s'attendent à une reculade? Toujours est-il que la Bourse de New York ne s'est pas affolée vendredi. Vers 18H35 GMT, le Dow Jones limitait ses pertes à 0,26%, l'indice Nasdaq lâchait 0,57%, et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,29%.

Apple passe également sur le grill

Les Bourses européennes avaient elles plus nettement accusé le coup, Paris clôturant à -1,65% et Francfort à -1,54%. Dans un autre message sur Truth social, Donald Trump a ciblé Apple (dont le titre perdait 2,76% à 195,81 dollars). Il menace le géant de l'électronique de lui infliger «au moins 25%» de surtaxe s'il ne fabrique pas ses iPhone aux Etats-Unis. «L'iPhone, s'ils veulent le vendre aux Etats-Unis, je veux qu'il soit fabriqué aux Etats-Unis, ils en sont capables», a asséné le président américain.

Un projet qui «n'est pas réaliste», a jugé l'analyste de Wedbush Daniel Ives, pour qui «il faudrait cinq à dix ans pour rapatrier la production». Et dans ce cas il faudrait s'attendre à une flambée des prix. Le patron d'Apple Tim Cook avait déclaré début mai s'attendre à ce que «la majorité des iPhone vendus aux Etats-Unis» pendant le trimestre en cours proviennent d'Inde, et non plus de Chine.

L'UE veut un accord avec les Etats-Unis fondé sur le "respect" et sans "menaces"

L'Union européenne travaille de «bonne foi» pour obtenir un accord commercial avec les Etats-Unis fondé sur le «respect» et non sur les «menaces», a affirmé vendredi le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic, après les propos de Donald Trump sur d'éventuels droits de douane de 50%.

«L'UE est pleinement engagée et déterminée à obtenir un accord qui fonctionne pour les deux parties», a écrit Maros Sefcovic sur X après des discussions avec ses homologues américains. Le commerce UE-États-Unis «doit être guidé par le respect mutuel, non par des menaces. Nous sommes prêts à défendre nos intérêts», a-t-il ajouté.

L'Union européenne travaille de «bonne foi» pour obtenir un accord commercial avec les Etats-Unis fondé sur le «respect» et non sur les «menaces», a affirmé vendredi le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic, après les propos de Donald Trump sur d'éventuels droits de douane de 50%.

«L'UE est pleinement engagée et déterminée à obtenir un accord qui fonctionne pour les deux parties», a écrit Maros Sefcovic sur X après des discussions avec ses homologues américains. Le commerce UE-États-Unis «doit être guidé par le respect mutuel, non par des menaces. Nous sommes prêts à défendre nos intérêts», a-t-il ajouté.

La Commission européenne s'est refusée à tout commentaire, mais plusieurs pays ont condamné ces nouvelles menaces, qui «n'aident en rien» selon le ministre délégué au Commerce extérieur français. «Nous (ndlr: l'UE) gardons la même ligne: la désescalade, mais sommes prêts à répondre», a aussi écrit Laurent Saint-Martin sur X. Le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul a jugé que ce nouvel accès de fièvre douanière «ne faisait que nuire à l'économie des deux marchés».

Des négociations qui s'annoncent très difficiles

Les Etats-Unis exportent notamment vers l'UE des logiciels et des services de communications, là où l'Europe leur vend surtout des automobiles, des machines-outils et des équipements de transport. Donald Trump s'en prend régulièrement à l'Europe depuis son retour à la Maison Blanche, l'estimant même «pire que la Chine» dans les relations commerciales.

Les Etats-Unis évaluent leur déficit avec l'UE pour les biens à 235 milliards de dollars en 2024, mais la Commission européenne pointe que l'excédent américain en termes de services ramène le déficit commercial à 50 milliards d'euros (environ 57 milliards de dollars). Dans plusieurs notes, des analystes ont décrit l'annonce du président américain comme une «tactique de négociation».

«Elle intervient alors que les négociations avec l'UE ont débuté mais semblent difficiles, les premiers éléments semblant montrer un mécontentement des Etats-Unis car l'Europe ne propose qu'une baisse mutuelle, et non unilatérale, des droits de douane et rien sur la taxation numérique», a ainsi pointé Capital Economics. Les droits de douane appliqués par les Etats-Unis aux produits européens s'élèvent actuellement à 12,5% en moyenne, 2,5% correspondant au niveau avant le retour de Donald Trump au pouvoir en janvier et 10% annoncés début avril.

Trump annonce un "partenariat" avec Nippon Steel

Le titre du géant américain de la sidérurgie U.S. Steel s'est envolé vendredi en fin de séance à Wall Street après l'annonce par le président américain Donald Trump sur son réseau social Truth de la signature d'un «partenariat» avec son concurrent japonais Nippon Steel.

Vers 19H45 GMT, l'action U.S Steel prenait 24,71%, à 53,50 dollars, après que Trump a posté sur son compte Truth Social que les deux groupes étaient parvenus à «un accord pour un partenariat planifié, qui ajoutera 70'000 emplois et 14 milliards de dollars dans l'économie américaine. L'essentiel de cet investissement sera réalisé dans les 14 prochains mois».

Le titre du géant américain de la sidérurgie U.S. Steel s'est envolé vendredi en fin de séance à Wall Street après l'annonce par le président américain Donald Trump sur son réseau social Truth de la signature d'un «partenariat» avec son concurrent japonais Nippon Steel.

Vers 19H45 GMT, l'action U.S Steel prenait 24,71%, à 53,50 dollars, après que Trump a posté sur son compte Truth Social que les deux groupes étaient parvenus à «un accord pour un partenariat planifié, qui ajoutera 70'000 emplois et 14 milliards de dollars dans l'économie américaine. L'essentiel de cet investissement sera réalisé dans les 14 prochains mois».

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la