Pourparlers cruciaux ce lundi au Caire
Cette exigence du Hamas va-t-elle faire capoter le plan de Trump?

Lundi, Israël et le Hamas se retrouveront à nouveau à la table des négociations en Egypte. Cette fois-ci, une percée est possible. C'est en tout cas ce qu'estime Donald Trump, malgré de nombreux points de friction. Alors faut-il le croire? Blick fait le point.
Publié: 05:01 heures
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Dernière mise à jour: il y a 19 minutes
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Le président américain Donald Trump se serait emporté contre son homologue israélien Benjamin Netanyahu.
Photo: IMAGO/ZUMA Press Wire
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Samuel Schumacher

«Je ne comprends pas pourquoi vous êtes «p***ain de négatif», aurait asséné Donald Trump à Benjamin Netanyahu lors d'une conversation tendue. C'est ce qu'a révélé dimanche 5 octobre le média américain Axios, cité par «Le Figaro». En effet, le président américain s’en serait pris à son homologue israélien Benjamin Netanyahu, lassé d’entendre ses plaintes sur la situation dans la région et sur son plan de paix pour Gaza. 

Il est vrai que les raisons de «voir les choses en noir» ne manquent pas. Mais, pour une fois, l'espoir est permis: les deux camps ont accepté de s'assoir à la table des négociations lundi 6 octobre en Egypte pour discuter du plan de paix en 20 points de Donald Trump.

Le Hamas se dit même prêt en théorie à libérer les 48 otages encore détenus. Toutefois, et c'est là que l'enthousiasme doit être freiné, une exigence du mouvement islamiste palestinien pourrait bien mettre à mal l'ensemble du projet du président américain. Blick fait le point sur les négociations à venir.

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Benjamin Netanyahu est mis sous pression par son plus fidèle allié, Donald Trump.
Photo: IMAGO/ZUMA Press Wire
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Ce qu'offre le Hamas, et ce qu'il réclame

Ce que le Hamas propose: Le mouvement islamiste palestinien a officiellement annoncé qu’il était prêt à remettre à Israël les 48 otages encore détenus dans la bande de Gaza dans un délai de trois jours. Vingt d’entre eux seraient toujours en vie. Le Hamas se dit également disposé à engager des discussions sur l’avenir politique de la bande de Gaza.

Ce qu'il demande: En échange, il exige la libération de 250 prisonniers palestiniens condamnés à la réclusion à perpétuité en Israël. Parmi eux figure Marwan Barghouti, figure emblématique du Fatah et considéré comme un prétendant à la présidence de l'Autorité palestinienne. De son côté, Israël refuse catégoriquement sa libération. Le Hamas demande en outre un retrait total des troupes israéliennes de Gaza.

Les points de friction: Le Hamas se bat aujourd’hui pour sa survie. Deux ans de guerre ont décimé près de 90% de sa direction, et une grande partie de son arsenal de roquettes a été détruite. Pourtant, selon des observateurs israéliens, le mouvement compterait encore jusqu’à 30'000 combattants dans ses rangs – des hommes qui, pour la plupart, ne semblent pas prêts à déposer les armes, contrairement à ce requiert le plan de Trump. C'est sans doute là le point le plus chaud des négociations à venir.

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Ce qu'offre Netanyahu, et ce qu'il réclame

Ce que Netanyahu propose: Samedi 4 octobre, Israël a affirmé suspendre toute offensive militaire à Gaza afin de se limiter à «des opérations défensives». Mais selon les autorités palestiniennes, cette promesse n’a pas été tenue et plusieurs dizaines de personnes auraient été tuées ce week-end dans de nouvelles frappes. Benjamin Netanyahu s’est toutefois dit prêt à retirer ses troupes derrière la frontière fixée par Donald Trump – un tracé esquissé sur une carte et dont certains se moquent, le jugeant digne d'un croquis de «Microsoft Paint». L'Etat hébreu se dit en outre prêt à autoriser l'entrée de l’aide humanitaire internationale dans la bande de Gaza.

Ce qu'il demande: Le Premier ministre israélien veut obtenir la libération de tous les otages détenus par le Hamas. Un succès dans ce dossier renforcerait sa position politique, alors que sa gestion du conflit reste très contestée, y compris en Israël. A un an des élections législatives, il pourrait ainsi se poser en «libérateur» auprès de son électorat.

Les points de friction: Netanyahu doit composer avec une coalition fragile et il doit surveiller de près ses alliés d'extrême-droite. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir ont d'ores et déjà menacé de quitter le gouvernement si le Premier ministre venait à céder à certaines exigences du Hamas.

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Ce qu'offre Trump, et ce qu'il réclame

Ce que Trump propose: Donald Trump a exercé une pression inhabituelle sur Benjamin Netanyahu pour qu’il accepte son plan de paix en 20 points. Il a également mobilisé ses solides relations avec le Qatar – rappelons que l’émirat lui a récemment offert un jet privé d’une valeur de 400 millions de dollars – afin d’intégrer la direction politique du Hamas, installée à Doha, au processus. Aux membres «coopératifs» du mouvement islamiste palestinien, Trump promet soit l’amnistie, soit une possibilité d'exil. Quant aux habitants de Gaza, il leur promet une aide humanitaire immédiate ainsi que la possibilité de rester.

Ce qu'il demande: Le prix Nobel de la paix. Le président américain ne s’en cache pas. Et s’il parvient à rétablir la paix au Moyen-Orient, certains estiment qu’il mériterait cette distinction. D'autres, en revanche, jugent ce scénario absurde. Dans un message publié dimanche soir sur sa plateforme Truth Social, le président américain a assuré que les otages pourraient être libérés «dès la semaine prochaine». Son plan met également en lumière les ambitions économiques qu'il nourrit dans la région, puisqu'il est fait mention d'un «programme d’investissement international inspiré des expériences du Golfe, qui viserait à créer des emplois et à relancer Gaza».

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Les points de friction: Cette fois, l’initiative ne devrait pas échouer à cause de Trump. Quelle que soit l’issue des négociations prévues dans les prochains jours, il pourra se targuer d'avoir relancé les discussions entre les deux parties, après deux ans de conflit.

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