La nouvelle a choqué tout le monde: mercredi soir, le funiculaire historique «Elevador da Gloria» a déraillé à Lisbonne, tuant 17 personnes et en blessant 21 autres, parfois grièvement. Un bilan établi par l'AFP. Selon le journal portugais «Correio da Manhã», 21 personnes ont été blessées, dont neuf grièvement.
Blick fait le point sur les éléments connus à ce stade:
Que s'est-il passé?
Après avoir déraillé, le funiculaire a percuté de plein fouet la façade d’une maison. Le wagon qui est rentré dans le mur a été entièrement pulvérisé, comme en témoignent les images prises sur le lieu du drame. Pour au moins dix-sept personnes, il était déjà trop tard lorsque les secours sont arrivés. «La plupart ne bougeaient plus, elles étaient inconscientes», raconte un témoin.
Les images diffusées à la télévision montraient la rame renversée sur le flanc, gravement endommagée. Sur des images diffusées en direct sur plusieurs chaînes, on distinguait de longs panaches de fumée et des amas de débris. On entendait également les sirènes retentir sans interruption, tandis que les équipes de secours étaient à pied d'oeuvre pour retrouver les victimes.
Qui sont les victimes?
L'accident a fait au moins 17 morts et 21 blessés mercredi soir dans un quartier ultra touristique de la capitale portugaise. Une journée de deuil national a été décrétée pour ce jeudi. Parmi les blessés figurent au moins 11 étrangers: une Suissesse, quatre Portugais, deux Allemands, deux Espagnols, un Sud-Coréen, un Cap-Verdien, un Canadien, un Italien, un Français et un Marocain. La nationalité des quatre autres personnes n'a pas encore été déterminée.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé ce jeudi qu'une Suissesse a été blessée. Elle est soutenue par l'ambassade suisse sur place, a-t-il précisé à Keystone-ATS. L'ambassade suisse à Lisbonne est en contact avec elle et lui apporte son soutien, est-il précisé.
La Suisse exprime «toute (sa) solidarité» au peuple portugais après l'accident de funiculaire survenu mercredi soir à Lisbonne, a réagi la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter jeudi sur X. «La Suisse est en pensée avec les victimes et leurs proches touchés par le tragique déraillement du funiculaire de la Glória à Lisbonne», a-t-elle écrit.
Quelle est la cause de l'accident?
Officiellement, la cause de l'accident n'a pas encore été établie. Les premières hypothèses penchent toutefois vers une défaillance technique. Selon les premiers éléments évoqués à ce stade, le drame pourrait avoir été provoqué par la rupture d’un câble de traction. La piste d’un dysfonctionnement des freins est également examinée. Une enquête a été ouverte par la police judiciaire.
La société qui gère les transports de la capitale portugaise, Carris, a immédiatement réagi en assurant que «tous les protocoles d'entretien» avaient été effectués, «notamment la maintenance générale, réalisée tous les quatre ans et effectuée en 2022, la maintenance intermédiaire, effectuée tous les deux ans, la dernière ayant été réalisée en 2024». Sur les lieux du drame, le président du conseil d'administration de Carris, Pedro Bogas, a reconnu que l'entretien de ces véhicules était assuré par un prestataire externe depuis 14 ans, sans fournir davantage d'explications.
La mairie a suspendu le fonctionnement des trois autres funiculaires de la capitale portugaise «pour vérification de leurs conditions de fonctionnement et de leur sécurité», a déclaré la responsable du service municipal de protection civile, Margarida Castro., a annoncé une responsable des secours municipaux.
Que disent les autorités?
Le maire de la ville, Carlos Moedas, s’est dit profondément choqué. Dans une interview accordée à la chaîne portugaise SIC Notícias, il a déclaré: «C’est une soirée terrible pour Lisbonne, vraiment terrible.» Selon lui, jamais un funiculaire de la capitale n’avait connu un tel accident.
Le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, a déploré «profondément» l'accident, appela à ce qu'une enquête soit menée «sans délai par les autorités compétentes». La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pour sa part adressé ses condoléances aux familles des victimes. Une journée de deuil national a été décrétée jeudi 4 septembre.
Qu'ont vu les témoins présents sur place?
Une témoin a raconté au micro de SIC Notícias que l'un des deux wagons jaunes qui montent et descendent ce dénivelé de 48 mètres en même temps, en système de contrepoids, est arrivé au bout de son parcours au pied de la chaussée de façon abrupte, dépassant légèrement sa station d'arrêt habituelle. Quand elle et d'autres personnes sur place se sont précipitées pour aider les passagers indemnes de ce wagon à descendre, ils ont aperçu l'autre véhicule dévalant la rue pentue à toute allure. Le train avait déraillé dans un fracas assourdissant, avant de venir s’écraser contre un bâtiment de la place des Restauradores, en plein cœur de la capitale portugaise.
«C’était d’une violence inouïe, moi et d’autres passants avons pris la fuite», a-t-elle confié. Selon la jeune femme, encore très marquée par la scène, les secours et la police sont arrivés rapidement sur place. Sur place, le funiculaire totalement disloqué était toujours visible jeudi matin contre le mur d'un immeuble.
Que sait-on du funiculaire impliqué?
Inauguré en 1885, l'«Elevador da Gloria» est l'un des trois funiculaires historiques de Lisbonne. Il relie la place centrale Praça dos Restauradores au quartier de Bairro Alto, situé plus en amont, sur une distance d'environ 200 mètres. Le funiculaire est aujourd'hui principalement une attraction touristique, mais il n'en reste pas moins utilisé par de nombreux locaux pour qui le trajet à pied est trop raide.