Le clash se poursuit
«C'est ridicule de lancer un troisième parti!» L'annonce de Musk fait bondir Trump

Le président américain Donald Trump juge «ridicule» la décision d'Elon Musk de créer un parti politique. Dimanche face aux médias, le président américain a critiqué l'initiative de son ancien allié, se montrant élogieux à l'égard du système bipartite américain.
Publié: 01:55 heures
|
Dernière mise à jour: 05:20 heures
Partager
Écouter
1/2
L'homme le plus riche du monde Elon Musk et le président américain Donald Trump ne regardent plus du tout dans la même direction.
Photo: Evan Vucci
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Le président américain Donald Trump a qualifié dimanche de «ridicule» la décision de créer un parti politique annoncée la veille par le milliardaire Elon Musk, son ancien allié. «Je pense que c'est ridicule de lancer un troisième parti. Nous connaissons un formidable succès avec le parti républicain», a déclaré Trump à des journalistes avant d'embarquer dans son avion pour rentrer à Washington.

«Les démocrates sont perdus, mais il y a toujours eu un système bipartite et je pense que lancer un troisième parti ajoute simplement de la confusion», a poursuivi le chef de l'Etat. «Les troisièmes partis n'ont jamais fonctionné», a-t-il asséné. «Donc, il peut s'amuser autant qu'il veut avec ça, mais je pense que c'est ridicule», a conclu Trump. 

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Cette guerre ouverte passionne d'autant plus les foules que Musk et le président ont été très proches auparavant. L'homme le plus riche de la planète a contribué à hauteur de plus de 270 millions de dollars à la campagne du républicain pour la Maison Blanche. Il a notamment piloté la Commission pour l'efficacité gouvernementale (Doge) destinée à réduire drastiquement les dépenses fédérales. Il était un habitué du Bureau ovale.

Musk a tout à perdre

Il a quitté Doge en mai pour reprendre en main ses entreprises et, en particulier, le spécialiste des véhicules électriques Tesla, dont l'image et les ventes ont souffert dans le monde du fait de cette collaboration. Peu après, les deux hommes ont durement et publiquement ferraillé au sujet du projet de loi budgétaire de Trump.

Fermement opposé à ce texte, dont il dénonce l'impact sur les finances publiques, Musk avait promis de lancer son propre parti politique si le texte était adopté. Il a mis sa menace à exécution samedi, au lendemain de la promulgation en grande pompe de la «grande et belle loi» de Donald Trump, en annonçant la création de sa formation, le «Parti de l'Amérique» (America Party).

Selon, Dan Ives, analyste de Wedbush, le milliardaire d'origine sud-africaine a tout à perdre avec cette nouvelle stratégie. «En plongeant encore plus profondément dans la politique (...) Musk part exactement dans la direction opposée de ce que les actionnaires/investisseurs de Tesla veulent qu'il fasse pendant cette période cruciale» pour l'entreprise, a-t-il commenté dimanche 

«Sentiment d'épuisement» chez Tesla

«Si les plus fervents supporteurs de Musk le soutiendront coûte que coûte (...) il y a un sentiment général d'épuisement de la part de nombreux investisseurs de Tesla lié au fait que Musk persiste sur la voie politique», a-t-il relevé. Le «soulagement initial» de son départ de Doge a été «de courte durée», a-t-il enfin ajouté.

Le ministre américain des Finances Scott Bessent a estimé dimanche matin que Musk devrait être encouragé à se consacrer à ses entreprises (Tesla, SpaceX, le réseau social X, entre autres) plutôt qu'à faire de la politique. «Je pense que les conseils d'administration de ses différentes entreprises voulaient qu'il revienne diriger ces entreprises, ce à quoi il est meilleur que quiconque», a-t-il réagi, interrogé sur CNN.

Selon lui, «les principes» défendus par la commission dirigée par Musk ont «été très populaires» mais, «lorsque l'on regarde les sondages, Elon ne l'était pas». Dans les échanges électroniques hors de l'ouverture de la Bourse de New York, l'action Tesla – très volatile depuis toujours – reculait de 0,85% dimanche en fin d'après-midi.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la