La justice américaine a de nouveau bloqué sine die le déploiement de militaires de la Garde nationale à Portland (ouest), un revers supplémentaire pour Donald Trump dans son bras de fer avec des villes et Etats démocrates.
Une cour d'appel fédérale avait autorisé le 20 octobre l'exécutif à déployer quelque 200 membres de la Garde nationale à Portland, face aux manifestations contre la police de l'immigration (ICE), principal instrument du président américain dans sa politique d'expulsions massives d'étrangers en situation irrégulière.
Aucune nécessité?
Mais cette même cour d'appel a décidé mardi soir de réexaminer l'affaire à une date indéterminée, en formation élargie à l'ensemble des juges, bloquant de nouveau ce déploiement. La juge de première instance qui l'avait initialement bloqué début octobre a programmé trois jours de débats à compter de mercredi pour statuer sur le fond.
«La cour d'appel envoie un message clair: le président ne peut pas envoyer l'armée dans les villes des Etats-Unis sans nécessité», s'est félicité dans un communiqué le procureur général de l'Oregon, Dan Rayfield. «(Mercredi) nous irons au tribunal de première instance pour faire valoir nos arguments pour que ce déploiement soit bloqué de manière permanente», a-t-il également écrit sur X.
Plusieurs villes concernées
La justice a déjà suspendu en octobre le déploiement de centaines de soldats de la Garde nationale à Chicago (nord), comme le demandaient la mairie de la troisième ville du pays et le gouverneur démocrate de l'Illinois, JB Pritzker. Mais Donald Trump a saisi en urgence le 17 octobre la Cour suprême à majorité conservatrice pour obtenir l'autorisation de les déployer. Cette décision pourrait intervenir à tout moment.
Depuis juin, le président républicain a envoyé la Garde nationale à Los Angeles (ouest), Washington et Memphis (sud), à chaque fois contre l'avis des autorités locales démocrates. Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une «invasion» des Etats-Unis par des «criminels venus de l'étranger» et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés.