Le parquet général d'Ankara a ouvert une nouvelle enquête dimanche à l'encontre du chef de l'opposition Ozgur Ozel, pour «insulte au président» et d'autres délits. C'est ce que rapportent plusieurs médias.
Il s'agit de la dernière annonce en date dans une série de poursuites visant des élus du principal parti d'opposition turc, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate). Elle a commencé avec l'arrestation le 19 mars du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu dans le cadre d'une enquête pour «corruption».
«Les mots prononcés par le président du CHP Ozgur Ozel à la conférence de presse ayant suivi la réunion du comité exécutif le 5 juillet constituent des délits comprenant l'insulte au président, l'incitation au crime, ainsi que l'insulte et les menaces à l'encontre de responsables publics», a indiqué le parquet. Les paroles incriminées n'ont pas été précisées, mais Ozgur Ozel avait vivement condamné les arrestations de trois maires et d'un adjoint membres de son parti.
Opposition durement répimée
«Chacun prendra sa place dans l'histoire. D'un côté il y a ceux qui protègent les urnes, de l'autre ceux qui cèdent à (Erdogan) et à ses peurs», avait déclaré Ozgur Ozel, demandant le respect des électeurs. «Vous leur retirez le droit de vote, vous leur retirez les maires qu'ils ont élus, vous mettez le futur président en prison», avait-il encore déclaré, évoquant Ekrem Imamoglu, le candidat du CHP et le principal concurrent d'Erdogan pour la présidentielle de 2028.
En novembre, le président turc a porté plainte contre Ozgur Ozel pour «insulte publique au président» et «crime à l'encontre de la réputation et de l'honneur du cabinet de la présidence». Une autre plainte déposée en février remet en question son statut de chef du CHP, par des allégations d'achat de votes lors du congrès du parti en novembre qui l'avait élu.
Et le mois dernier le parquet a ouvert une nouvelle enquête pour insulte au procureur général d'Istanbul et «menaces contre la justice» lors d'une manifestation. Des médias locaux se sont aussi faits l'echo d'efforts visant à priver Ozgur Ozel de son immunité parlementaire de manière à ce qu'il encoure la prison dans une autre affaire d'"insulte à un responsable public».