VW, Toyota, General Motors,...
La guerre de Trump contre les voitures électriques fait de nombreux ravis

Donald Trump est en guerre ouverte contre les voitures électriques! La perspectif d'un bannissement progressif des véhicules à combustion comme dans l'UE s'éloigne outre-Atlantique. Mais quel est l'impact de cette politique pour l'ensemble de l'industrie automobile?
Publié: 01.09.2025 à 21:30 heures
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Le président américain Donald Trump n'est pas un fan de la mobilité électrique.
Photo: keystone-sda.ch
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Gabriel Knupfer

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, toutes les structures que l'on pensait bien ancrées dans les institutions américaines vacillent. La question des transports ne fait pas exception. Depuis son entrée en fonction le 20 janvier dernier, le président américain n'a eu de cesse d'annuler des mesures visant à promouvoir l'électromobilité.

Dès le premier jour de son mandat, Donald Trump a enterré un objectif fixé par son prédécesseur Joe Biden, qui souhaitait que la moitié des voitures neuves vendues en 2030 soient électriques. A peine cinq mois plus tard, le républicain s'est attelé à bloquer l’interdiction programmée des moteurs thermiques en Californie.

Les géants de l’automobile, comme General Motors et Toyota, avaient mené un intense lobbying contre cette loi. Et pour cause, celle-ci prévoyait proscrire dès 2035 de la vente de voitures neuves à essence ou diesel et de s'aligner ainsi sur les objectifs de l'UE

Incitations supprimées

D'autres mesures ont été prises par la suite. Ainsi, en vertu de la «Grande et belle loi» budgétaire adoptée par le Congrès début juillet, les crédits d'impôt de 7500 dollars à l'achat de véhicules électriques neufs et de 4000 dollars pour les modèles d'occasion seront supprimés à compter du 30 septembre. En outre, les crédits d'impôt pour la production de batteries de voitures électriques prendront fin en 2028, soit quatre ans plus tôt que prévu initialement.

Décision encore plus lourde de conséquence: l'Agence de protection de l'environnement (EPA) a en outre changé sa définition du CO₂. A ce titre, le dioxyde de carbone ne devrait plus être considéré comme un polluant.

Pour les consommateurs, cela signifie d'importantes économies, car les émissions ne seront plus taxées. Les constructeurs de voitures à moteur à combustion peuvent également se réjouir, eux qui ne devront plus respecter les valeurs limites en matière de CO₂. En revanche, les associations environnementales ne voient pas ce changement d'un bon oeil. Elles ont ainsi décidé de porter plainte contre cette modification.

Double problème pour Tesla

Actuellement, de nombreux constructeurs automobiles sont forcés de compenser artificiellement leurs émissions de CO₂ en achetant des certificats, notamment auprès de Tesla. Mais si une nouvelle méthode d’évaluation entre en vigueur aux Etats-Unis, le constructeur détenu par le milliardaire sud-africain Elon Musk, ex-allié du président américain, perdra une source de revenus essentielle.

Vaibhav Taneja, directeur financier de la marque, se veut toutefois rassurant. Tesla n’a jamais bâti son modèle économique sur ces certificats, a-t-il fait savoir dans une déclaration relayée par la chaîne CNBC. Selon lui, l’entreprise va chercher à vendre un maximum de véhicules tant que les crédits d’impôt seront en vigueur.

Des constructeurs ravis

D'autres constructeurs, en revanche, voient la politique climatique de Donald Trump d'un bien meilleur oeil. Les règles actuelles sont trop strictes, affirme notamment l'association des grands constructeurs automobiles, dont font partie Ford, Toyota, BMW, ou encore Volkswagen.

Ces marques disent certes vouloir continuer à réduire les émissions de CO₂, mais dans des conditions qu'elles jugent réalistes et adaptées au marché. De nombreuses entreprises pourraient ainsi miser davantage sur les voitures hybrides, écrit le journal spécialisé «Auto, Motor & Sport», lequel rappelle que les hybrides sont plus rentables pour les constructeurs que les voitures électriques. Toyota, par exemple, mise particulièrement sur ce type de modèles.

Les Etats-Unis de plus en plus attractifs

Du côté des constructeurs européens, on profite des mesures prises par Donald Trump pour produire davantage aux Etats-Unis, puisque celles-ci permettent contourner les réglementations plus strictes en vigueur dans l'Union Européenne. BMW est déjà le plus grand exportateur de voitures aux Etats-Unis, comme le souligne le média Focus online. Dans l'usine de Spartanburg en Caroline du Sud, 400'000 modèles sortent chaque année des usines, dont la moitié est destinée à l'exportation.

D'une façon globale, de plus en plus de constructeurs automobiles s’écartent du cap 100% électrique et semblent vouloir prolonger l’ère des moteurs thermiques. Dans le média allemand «Bild», le patron de BMW, Oliver Zipse, a remis en question l’interdiction des moteurs à combustion prévue par l’Union européenne. Son groupe entend ainsi proposer de tels modèles en Europe même après 2035.

Pour autant, il est peu probable que les géants de l’automobile renoncent totalement à leurs ambitions électriques. Le marché chinois, où la moitié des voitures vendues sont déjà électriques, pèse trop lourd. A titre de comparaison, cette proportion n’atteint que 8% aux États-Unis et 16% dans l’UE.

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