Efficacité accrue grâce à l'intelligence artificielle
Ce drone innovant va changer le déminage, selon le CICR

Plus rapides, plus efficaces, plus écologiques... Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) mise sur les drones dans sa lutte contre les mines antipersonnel. L'organisation a annoncé ce mercredi un déploiement de la technologie dès l'année prochaine.
Publié: 07.06.2023 à 16:47 heures
La technologie réduira les délais pour identifier ces engins explosifs. Un chien de déminage mettrait six mois pour rivaliser avec son efficacité.
Photo: KEYSTONE

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dévoilé un drone qui va changer la détection des mines antipersonnel dans le monde, selon l'organisation. Grâce à l'intelligence artificielle (IA), celui-ci pourra analyser jusqu'à 10 hectares par jour, 2000 fois plus que jusqu'à présent.

«C'est une technologie très innovante», a souligné mercredi devant la presse à Avully (GE) au CICR, Erik Tollefsen.

Certes, cet instrument ne permettra pas de nettoyer les territoires des mines antipersonnel ou antivéhicules, mais elle réduira les délais pour identifier ces engins explosifs. Même un chien de déminage mettrait six mois pour rivaliser avec l'efficacité de l'IA.

Moins de fausses alertes

Le drone exclura rapidement de très larges zones pas infectées. Là où du métal ou du plastique sera répercuté sur la carte établie par l'IA, les détecteurs traditionnels seront utilisés pour vérifier.

Autres avantages, le taux de fausses alertes dues au matériel actuel et les accidents pour les démineurs seront aussi réduits. De même que le coût et le CO2 dégagé s'il fallait acheminer des milliers de personnes pour faire le même travail. Lancée au début de la pandémie, l'initiative menée en collaboration avec une université japonaise a abouti à un premier test l'année dernière en Jordanie.

Incitation auprès des gouvernements

Désormais, le CICR veut utiliser ce drone, dont le coût ne dépasse pas quelques milliers de francs, près d'Alep en Syrie. Il faut bien sûr attendre l'accord des autorités. Il faudra parfois également faire comprendre à des groupes armés que ces drones ne sont pas une arme. «Cette négociation sera la partie la plus ardue», admet Erik Tollefsen.

Le CICR demande davantage de contribution financière à la Suisse

«La discussion est encore en cours», a affirmé mercredi à la presse à Avully (GE) Mirjana Spoljaric, en marge de la présentation d'un drone du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Ces dernières semaines, l'institution a mené un dialogue similaire avec les autres principaux donateurs, les Etats-Unis, l'Allemagne, l'UE et les autorités britanniques.

La Suisse donne un peu plus de 160 millions de francs par an au CICR. En plus, elle lui avait attribué un prêt de 200 millions face aux effets de la pandémie. La question est notamment de savoir si celui-ci doit être remboursé.

Contraint de licencier 1800 collaborateurs

Mais le CICR, qui ne saura qu'en fin d'année quelle a été la réponse à son appel, a réduit son budget de 440 millions pour cette année. Comme d'autres, il subit l'inflation et une diminution de la générosité des donateurs avec la pandémie et la guerre en Ukraine. «Ce que nous demandons, ce sont des contributions supplémentaires» et surtout flexibles, a insisté Mirjana Spoljaric. «La Suisse sait quel est notre manque de financement», dit-elle.

L'organisation souhaite élargir l'assiette des donateurs, «mais cela ne se fait pas du jour au lendemain». «Evidemment, la Suisse est importante pour le CICR» et son soutien significatif incite d'autres pays à aider l'institution, ajoute encore Mme Spoljaric.

L'organisation a annoncé récemment qu'il sera contraint de licencier 1800 collaborateurs, sur plus de 20'000, parmi 3000 suppressions de postes environ. Plusieurs délégations seront fermées. Mais l'organisation doit pouvoir continuer à «oeuvrer dans les territoires de conflits» pour aider les civils, insiste la présidente.

«La discussion est encore en cours», a affirmé mercredi à la presse à Avully (GE) Mirjana Spoljaric, en marge de la présentation d'un drone du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Ces dernières semaines, l'institution a mené un dialogue similaire avec les autres principaux donateurs, les Etats-Unis, l'Allemagne, l'UE et les autorités britanniques.

La Suisse donne un peu plus de 160 millions de francs par an au CICR. En plus, elle lui avait attribué un prêt de 200 millions face aux effets de la pandémie. La question est notamment de savoir si celui-ci doit être remboursé.

Contraint de licencier 1800 collaborateurs

Mais le CICR, qui ne saura qu'en fin d'année quelle a été la réponse à son appel, a réduit son budget de 440 millions pour cette année. Comme d'autres, il subit l'inflation et une diminution de la générosité des donateurs avec la pandémie et la guerre en Ukraine. «Ce que nous demandons, ce sont des contributions supplémentaires» et surtout flexibles, a insisté Mirjana Spoljaric. «La Suisse sait quel est notre manque de financement», dit-elle.

L'organisation souhaite élargir l'assiette des donateurs, «mais cela ne se fait pas du jour au lendemain». «Evidemment, la Suisse est importante pour le CICR» et son soutien significatif incite d'autres pays à aider l'institution, ajoute encore Mme Spoljaric.

L'organisation a annoncé récemment qu'il sera contraint de licencier 1800 collaborateurs, sur plus de 20'000, parmi 3000 suppressions de postes environ. Plusieurs délégations seront fermées. Mais l'organisation doit pouvoir continuer à «oeuvrer dans les territoires de conflits» pour aider les civils, insiste la présidente.

Le CICR ne veut pas vendre la technologie, mais inciter les gouvernements, qui prennent en charge l'immense majorité des travaux de déminage, à la reprendre. Seul inconvénient, le drone ne peut être activé dans des territoires difficiles comme les forêts denses.

En vigueur l'année prochaine

Selon la présidente du CICR Mirjana Spoljaric, les nouvelles technologies seront importantes dans la nouvelle politique de l'organisation pour les prochaines années. Celle-ci, qui doit être approuvée en novembre par l'Assemblée de l'institution, sera en vigueur dès l'année prochaine.

«Tout ce que nous faisons déjà a une composante liée aux nouvelles technologies», a relevé la présidente. Le CICR recourt déjà à des drones pour optimiser les récoltes dans certains pays ou évaluer des destructions d'infrastructures dans des conflits. Ou encore montrer la répartition de populations dans des camps de réfugiés pour coller au mieux avec l'assistance menée par l'organisation.

(ATS)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la