La Maison Blanche se déchire
Trump serait cité dans le dossier Epstein… et le cacherait depuis des mois

Le nom de Donald Trump apparaîtrait dans les dossiers Epstein. Informé depuis mai, le président affirmait pourtant ne pas en avoir été averti. Cette affaire ravive les tensions au sein même de la Maison Blanche.
Publié: 24.07.2025 à 08:00 heures
|
Dernière mise à jour: 24.07.2025 à 10:09 heures
Partager
Écouter
1/2
Selon des responsables, Donald Trump serait au courant depuis le mois de mai qu'il est cité plusieurs fois dans les dossiers Epstein.
Photo: Bloomberg via Getty Images
SOLENE_FACE (1).png
Solène MonneyJournaliste Blick

Nouvelle bombe dans l'affaire Epstein, que le président Donald Trump peine à désamorcer. En mai dernier, le ministère de la Justice l’aurait informé que son nom apparaissait à plusieurs reprises dans les dossiers liés au financier déchu, révèle le «Wall Street Journal», corroboré par le «New York Times» mercredi 23 juillet. De nombreuses personnalités influentes y seraient également mentionnées. Selon des responsables gouvernementaux, ces mentions ne seraient pas incriminantes, reposant sur des rumeurs non vérifiées.

Pour l’heure, impossible de savoir dans quel contexte précis le président américain est cité. Interrogé sur le sujet, Steven Cheung, directeur de la communication de la Maison Blanche, a refusé de commenter, qualifiant de «fake news», et rejetant toute accusation d’acte répréhensible. 

Mais même au sein de la Maison Blanche, la tension monte. Une dispute aurait éclaté entre le personnel de Trump au sujet de la divulgation ou non d'autres éléments du dossier Epstein.

Trump a-t-il menti?

Les révélations ont été faites lors d’un briefing dans le cadre d’un réexamen des archives Epstein, décédé en prison en 2019 en attendant son procès pour trafic et abus sexuels sur mineurs. C’est la procureure générale Pam Bondi qui a transmis l’information au président. Elle a également expliqué qu’aucune publication supplémentaire n’était envisagée, en raison de la présence de contenus extrêmement sensibles, tels que de la pornographie infantile et des informations personnelles sur les victimes.

Trump aurait alors déclaré qu’il se rangeait à la décision du ministère de la Justice. Pourtant, la semaine dernière encore, il affirmait ne pas avoir été informé que son nom figurait dans les dossiers.

Le 15 juillet, un journaliste d’ABC News lui a demandé, lors d’un point presse à la Maison Blanche: «Plus précisément, Pam Bondi vous a-t-elle dit que votre nom figurait dans les dossiers Epstein?» Trump a répondu: «Non, non, elle nous a juste donné un bref briefing.» Il a aussi salué le travail de Bondi, estimant qu’elle avait «vraiment fait du très bon boulot» dans cette enquête.

Les MAGA en colère

Dans une déclaration transmise au «Wall Street Journal» vendredi, Pam Bondi et le procureur général adjoint Todd Blanche ont assuré qu’aucun élément dans les documents ne justifiait une enquête ou des poursuites supplémentaires. «Dans le cadre de notre briefing de routine, nous avons informé le président des conclusions», ont-ils précisé.

Des soutiens de Trump, certains occupant des postes-clé dans l’administration, s’attendaient à ce que ces documents révèlent des liens compromettants entre Epstein et des membres de l’élite politique mondiale, notamment démocrate. Ils espéraient un grand déballage.

Mais l’annonce, le 7 juillet, de la non-publication des documents par le ministère de la Justice a provoqué une onde de choc. Une partie de la base de Trump a vécu cette décision comme une trahison. Ces dernières semaines, selon plusieurs sources, le président aurait exprimé à ses proches son souhait que l’affaire Epstein cesse d’attirer l’attention.

La Maison Blanche se déchire

La décision de ne pas publier les documents a aussi ravivé les tensions internes. Certains collaborateurs de Trump, qui avaient misé leur crédibilité sur la transparence totale, se disent aujourd’hui désavoués. Parmi eux, le directeur du FBI, Kash Patel, et son adjoint Dan Bongino, tous deux favorables à la publication des dossiers.

Dan Bongino aurait confié que sa réputation avait été sérieusement écornée par ce recul. Il aurait affirmé à des collègues que son rôle dans la décision de garder les documents confidentiels nuisait à son image auprès de ses partisans.

La tension est montée d’un cran le 9 juillet, après qu’ABC News a contacté la Maison Blanche au sujet du briefing de Bondi. Une réunion houleuse a opposé Dan Bongino et Pam Bondi. Selon plusieurs sources proches du dossier, Pam Bondi l'aurait accusé d’avoir transmis des informations à la presse pour nuire à sa réputation. Dan Bongino, furieux, l’aurait traitée de menteuse en pleine réunion, le visage rouge de colère.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la