Le Premier ministre polonais a accusé des «hackers russes» d'être responsables de la cyberattaque contre des sites internet de son parti pro-européen, vendredi, à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle.
Le candidat du parti Plateforme civique (PO) au pouvoir, le maire de Varsovie Rafal Trzaskowski, est en tête des sondages d'opinion avant le premier tour du scrutin dimanche.
Le bureau du Premier ministre avait annoncé en début d'après-midi qu'une «attaque de déni de service par saturation" visait deux sites du parti, depuis 9h00 (7H00 GMT).
«Un groupe de hackers russes opérant sur Telegram a attaqué des sites web de la Plateforme Civique", a écrit le Premier ministre Donald Tusk sur le réseau X, en ajoutant que «l'attaque se poursuit».
Selon l'administration du chef du gouvernement, il s'agissait du site principal de la PO et d'un autre dédié aux dons de fonds pour la campagne, qui ont été «temporairement désactivés».
Selon le chef du gouvernement, des sites de ses deux alliés au gouvernement, la Gauche et le Parti paysan, étaient aussi ciblés par cette même attaque.
L'Institut polonais de recherche spécialisé en cybersécurité (NASK) avait signalé jeudi des tentatives d'ingérence dans la campagne électorale via des messages «cohérents avec la ligne de propagande» russe.
Des campagnes anonymes de soutien à Rafal Trzaskowski sur les réseaux sociaux, décrédibilisant ses deux principaux concurrents, font aussi d'une enquête des services spéciaux. Le candidat pro-européen a rejeté tout lien avec ces campagnes.
Le mois dernier, le ministère du Numérique a alerté que les cyberattaques russes contre la Pologne s'étaient intensifiées. En avril également, Donald Tusk a indiqué que le système informatique de son parti avait été la cible d'une cyberattaque, qu'il a qualifiée «d'interférence étrangère».
Treize candidats de tous bords sont en lice dans la course à la présidence de ce pays de 38 millions de personnes, membre de l'UE et de l'Otan.
Rafal Trzaskowski est crédité d'environ 30% des intentions de vote, selon les derniers sondages. L'historien nationaliste Karol Nawrocki, soutenu par le principal parti d'opposition de droite, Droit et Justice (PiS), arrive deuxième avec environ 25%.