C’est la nouvelle mode qui affole les adolescents du monde entier sur les réseaux sociaux: se cramer volontairement au soleil pour obtenir des «burn lines» ou «tan lines», respectivement «marques de brûlures» ou «marques de bronzage», c'est-à-dire des marques de bronzage très contrastées censées être esthétiques. Une tendance absurde… et extrêmement dangereuse qui nous vient tout droit d'Australie, rapporte franceinfo mercredi 23 juillet.
L’idée? Bannir la crème solaire et s’exposer aux heures les plus chaudes, enduit de monoï, d’huile de carotte ou même… d’huile d’olive, pour obtenir des lignes de bronzage nettes. Et tant pis pour les coups de soleil.
Pas besoin de vous faire un dessin, cette tendance est bien-sûr à proscrire. Les dermatologues tirent la sonnette d'alarme, les conséquences à court terme mais surtout à long terme peuvent être dévastatrices pour les adolescents.
Inciter les ados à se brûler
Sur les réseaux sociaux, des jeunes filles affichent fièrement leurs traces, sur leur peau qui pèle ou rougit, dans de courtes séquences vidéos. D’autres partagent des astuces pour bronzer plus vite et plus intensément en se tartinant d'huile. Sur TikTok, le hashtag #tanlines cumule déjà 150'000 publications. Sur Instagram, c’est plus d’un million.
Elisa, 14 ans, confie à franceinfo voir ce type de vidéos défiler en boucle sur son fil TikTok. Si l'ado n'a pas cédé à la tendance, certaines de ses amis oui. «Elles ont même mis de l'huile d'olive sur leur peau pour que ça marche mieux. Elles ont cherché sur TikTok des astuces pour bronzer plus facilement et elles sont tombées sur ce type de vidéos. Elles l'ont fait un peu sans réfléchir.»
Une brûlure ou un cancer
Les dermatologues tirent la sonnette d’alarme. Car derrière cette tendance estivale se cache un véritable danger. «Avec des accélérateurs de bronzage comme des huiles, il est même possible d'avoir une brûlure de deuxième degré avec l'apparition de cloques qui peuvent vous envoyer à l'hôpital», prévient le Dr Christophe Bédane, dermatologue au CHU de Dijon.
Et le pire n’est pas toujours immédiat. A long terme, ces expositions répétées favorisent l’apparition de mélanomes. «On sait que les coups de soleil dans l'enfance et l'adolescence sont le premier facteur de risque de mélanome, le cancer de la peau le plus grave», insiste le spécialiste.
En Suisse, environ 2000 cas de mélanomes sont diagnostiqués chaque année, et plusieurs centaines de personnes en meurent. Le pays, très exposé aux rayons UV, compte aussi 25'000 nouveaux cas de cancer de la peau par an.
Un geste simple qui sauve
On ne le répétera jamais assez: évitez de vous exposer entre 11h et 16h, portez des vêtements couvrants et surtout, appliquez une crème solaire adaptée. Non, ce n’est pas «ringard», c’est vital. Une peau bronzée ne vaut pas un cancer.