C'est une «théorie contestée»
Londres ne veut pas entendre parler d'«identité de genre»

L'identité de genre, «une théorie contestée», ne doit pas être enseignée dans les établissements scolaires britannique, a dit jeudi le gouvernement du pays. Ce dernier veut par ailleurs bannir l'éducation sexuelle pour les élèves de moins de 9 ans.
Publié: 16.05.2024 à 11:47 heures
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Dernière mise à jour: 16.05.2024 à 11:49 heures
L'identité de genre, «une théorie contestée», ne doit pas être enseignée dans les établissements scolaires britannique, a dit jeudi le gouvernement du pays.
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ATS Agence télégraphique suisse

Le gouvernement britannique a fait savoir jeudi que l'identité de genre, «une théorie contestée», ne devait pas être enseignée dans les établissements scolaires anglais.

Ces propositions du gouvernement, annoncées quelques mois avant des élections législatives, représentent la première révision majeure en cinq ans sur l'éducation sexuelle dans les établissements scolaires, un sujet qui fait régulièrement polémique au Royaume-Uni. Elles doivent être soumises à consultation avant d'entrer en vigueur.

«Les écoles ne doivent pas enseigner le concept d'identité de genre», écrit le gouvernement dans un communiqué, parlant d'une «théorie contestée». «Il y a beaucoup de points de vue contestés dans ce domaine (...) de l'identité de genre, de l'idéologie de genre», a dit la ministre de l'Education Gillian Keegan sur la télévision Sky News.

A partir du collège, il y aura cependant des cours sur l'orientation sexuelle, lors desquels le changement de genre pourra être évoqué. Mais «il est important que les écoles adoptent une approche prudente dans l'enseignement de ce sujet sensible et qu'elles n'utilisent pas de matériel présentant des opinions contestées comme des faits», insiste le gouvernement.

L'éducation sexuelle n'est pas appropriée avant l'âge de 9 ans

Par ailleurs, l'éducation sexuelle «ne sera pas enseignée» avant l'âge de 9 ans, et ensuite, elle le sera «d'un point de vue purement scientifique», indique le gouvernement.

Le gouvernement veut «s'assurer que les enfants n'apprennent pas de choses trop complexes ou trop sensibles pour être comprises à l'école primaire», a expliqué la ministère de l'Education.

Avec les nouvelles directives, «les enfants seront protégés d'un enseignement inapproprié sur des sujets sensibles», a affirmé le gouvernement. Les parents pourront avoir accès aux supports étudiés en classe, dans un objectif de «transparence».

«Les parents sont convaincus que lorsqu'ils envoient leurs enfants à l'école, ceux-ci sont en sécurité et ne sont pas exposés à des contenus dérangeants qui ne sont pas adaptés à leur âge», déclare le Premier ministre Rishi Sunak, cité dans le communiqué. Il dit avoir été «horrifié» par certains documents ayant pu être présentés à des enfants.

Certains professionnels de l'éducation se disent inquiets

Des professionnels de l'éducation ont partagé leurs inquiétudes après ces annonces: «Nous n'avons pas vu de preuves claires montrant que les écoles exposent actuellement les élèves à des contenus inappropriés», a réagi Elizabeth West, directrice générale d'un regroupement de 17 écoles.

«Ces limites rigides» sur l'éducation sexuelle pourraient amener des enfants «à rechercher des informations auprès de sources moins fiables», s'est inquiété Paul Whiteman, secrétaire général du syndicat des chefs d'établissement National Association of Head Teachers.

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