Les prix du pétrole ont reculé de 5% en fin d'échanges asiatiques, après l'acceptation par Israël d'un cessez-le-feu bilatéral proposé par Donald Trump, mais sans confirmation directe par Téhéran, le soulagement des investisseurs contribuant aussi à doper les Bourses.
Vers 06h35 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord chutait de 5,02% à 67,89 dollars, et celui du baril de WTI américain dévissait de 5,21% à 64,94 dollars. Les prix de l'or noir ont accéléré leur dégringolade après l'acceptation par Israël de la proposition de «cessez-le feu bilatéral» avec l'Iran précédemment annoncée par le président américain Donald Trump.
Les cours avaient déjà dévissé de plus de 7% lundi, les opérateurs se montrant soulagés après l'attaque – très restreinte – par l'Iran d'une base des Etats-Unis au Qatar.
«Les détails de l'accord de cessez-le-feu sont encore flous (...) La détente et la désescalade ne sont donc pas encore acquises», avait commenté plus tôt mardi Michael Wan, analyste de la banque MUFG. Le fait que l'Iran a, selon Donald Trump, accepté le cessez-le-feu «diminue sérieusement le risque de scénarios plus extrêmes entraînant de graves perturbations de l'approvisionnement en pétrole», ajoutait-il.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a précisé qu'il n'existait «pas d'accord» à ce stade, mais que Téhéran n'avait «pas l'intention» de poursuivre ses frappes si Israël «arrête» son agression. Le marché avait initialement anticipé des représailles plus lourdes, s'alarmant de possibles perturbations du trafic maritime dans le détroit d'Ormuz, au large de l'Iran, par où passent 20% de la production pétrolière mondiale.
Avec sa frappe limitée de lundi contre une base américaine, «Téhéran a joué la carte de la prudence (...) pour ne pas ébranler les fondements du marché pétrolier: les voies de circulation des 'tankers' sont restées ouvertes, aucune menace pour Ormuz», a commenté Stephen Innes, de SPI Asset Management.
«Une fois cela devenu clair, la prime de guerre (qui avait récemment fait flamber les prix du pétrole) s'est évanouie, tandis que les marchés boursiers flairent la fin de l'alerte et appuient sur l'accélérateur», poursuit-il.
Par ailleurs, la demande mondiale reste sous pression, limitée par les incertitudes économiques liées notamment à la guerre commerciale, et l'offre planétaire d'or noire demeure surabondante: stocks élevés, vastes capacités de réserve disponibles de l'OPEP+ et forte production de gaz de schiste américaine...
Rebond vigoureux des Bourses
Dans ce contexte, la dégringolade des cours du pétrole rassurait les investisseurs, apaisant quelque peu leurs inquiétudes persistantes sur la conjoncture économique. A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 1,08% à 38'770,43 points et l'indice élargi Topix de 0,79% à 2783,06 points. La Bourse de Séoul a bondi de 2,96%, Sydney de 0,95%, Taipei s'est adjugé 2,10%. L'indice hongkongais Hang Seng progressait de 1,14% vers 06h30 GMT.
«L'incertitude concernant la situation au Moyen-Orient se dissipe» après l'annonce du cessez-le-feu en dépit du flou qui l'entoure, ce qui encourage les achats en Bourse, soulignaient les experts de Tokai Tokyo Intelligence. La baisse des cours pétroliers «est également favorable» à cette reprise du marché, notent-ils.
Les opérateurs allaient aussi tourner leur regard vers les chiffres de la confiance des consommateurs aux Etats-Unis, attendus plus tard mardi, en quête d'indice sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), après l'appel d'une gouverneure de l'institution à abaisser très bientôt les taux.