Le nombre de naissances au Japon est passé en 2024 sous la barre des 700'000 pour la première fois depuis le début des statistiques à la fin du XIXe siècle, a annoncé le gouvernement mercredi. Le Japon a enregistré 686'061 naissances en 2024 – soit 41'227 de moins qu'en 2023, selon les données publiées. Il s'agit de la neuvième année consécutive de recul des naissances, sur fond de vieillissement de la population.
Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a qualifié la situation d'"urgence silencieuse» et a promis des mesures favorables aux familles, comme une plus grande flexibilité des horaires de travail, afin d'inverser la tendance. Les données publiées mercredi par le ministère de la Santé révèlent également que le taux de fécondité -soit le nombre moyen d'enfants qu'une femme est censée avoir au cours de sa vie- est tombé à un niveau record de 1,15.
Pénurie de main d'œuvre
Le ministère a précisé que le nombre de décès (1,6 million) a, quant à lui, atteint plus du double de celui des naissances, augmentant de 1,9% par rapport à 2023. Shigeru Ishiba a également appelé à la revitalisation des régions rurales, où les communautés vieillissantes et en déclin deviennent de plus en plus isolées.
Dans plus de 20'000 territoires au Japon, la majorité des habitants sont âgés de 65 ans et plus, selon le ministère de l'Intérieur. Cette situation pose des problèmes de plus en plus importants dans l'archipel, qui compte 124 millions d'habitants, car elle génère des pénuries de main-d'oeuvre dans nombre de secteurs d'activité et remet en question la pérennité à long terme des systèmes publics de santé, d'assurance-maladie et de retraites.
Le Japon avait connu un baby-boom entre 1971 et 1974 avec quelque deux millions de naissances par an, mais le coût élevé de l'éducation, la stagnation de l'économie et l'évolution du mode de vie ont découragé les jeunes à fonder une famille.