Ça chauffe à New York
La Russie a violé les principes des Nations Unies, selon Biden

Le président américain, Joe Biden, a accusé la Russie mercredi à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU d'avoir «violé de manière éhontée» les principes fondateurs de la Charte des Nations Unies. Son homologue français, Emmanuel Macron, lui a emboîté le pas.
Publié: 21.09.2022 à 18:48 heures
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Mercredi à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le président américain Joe Biden a accusé la Russie d'avoir violé les principes fondateurs des Nations Unies (archives).
Photo: EDUARDO MUNOZ / POOL

Le président américain a martelé que l'institution onusienne reposait sur «l'interdiction claire de s'approprier par la force le territoire du pays voisin», et a ajouté, à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU: «Cette guerre anéantit le droit de l'Ukraine à exister, tout simplement.»

Face à cette invasion menée par un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, Joe Biden a aussi estimé que le temps était venu de réformer cet organe, souvent paralysé par l'usage du droit de veto. Il a appelé à «augmenter le nombre de membres permanents et non permanents» du Conseil de sécurité afin que des pays d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes puissent y être représentés. Cet organe majeur compte pour l'heure cinq membres permanents: Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Chine.

Un ton plus doux envers la Chine

Le président américain, tout en redisant sa conviction que la démocratie était le meilleur régime, a concentré ses attaques sur la Russie, mais opté pour un ton plus conciliant avec le grand rival, la Chine.

«Permettez-moi d'être très direct. Les Etats-Unis ne cherchent pas de conflit. Les Etats-Unis ne cherchent pas de guerre froide» avec la Chine, a dit Joe Biden en affirmant une nouvelle fois que la position américaine à propos de Taïwan, un sujet extrêmement contentieux, n'avait pas changé.

Après que Vladimir Poutine a menacé d'utiliser l'arme atomique mercredi matin, des propos «dangereux» selon Joe Biden, ce dernier a déclaré: «Il est impossible de gagner une guerre nucléaire et il ne faut pas la mener.»

«Courageuses femmes d'Iran»

Affirmant la volonté des Etats-Unis de continuer à s'engager pour le contrôle et la non-prolifération, il a aussi déclaré: «Nous ne permettrons pas à l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire», en disant sa préférence pour la voie diplomatique afin de l'éviter.

Toujours à propos de l'Iran, il a affirmé: «Nous sommes aux côtés des courageux citoyens et des courageuses femmes d'Iran, qui manifestent en ce moment même pour défendre leurs droits les plus élémentaires.»

Concluant son discours aux accents volontairement rassembleurs, à l'heure où certains grands pays émergents ont commencé à prendre leurs distances avec la Russie, le président américain a lancé: «Déclarons ensemble, à nouveau, sans équivoque, que les nations du monde sont toujours unies.»

«Nous ne sommes pas des témoins passifs de l'Histoire. Nous sommes les auteurs de l'Histoire. Nous pouvons y arriver», a dit Joe Biden, renouant avec l'optimisme qui caractérise nombre de ses discours.

Macron a pris le relais de Biden

Le président français, Emmanuel Macron, également présent à New York, a lui aussi appelé la communauté internationale à «mettre le maximum de pression» sur Vladimir Poutine. «Je regrette profondément le choix du président Poutine d'entraîner son pays, en particulier la jeunesse, dans la guerre» en annonçant la mobilisation de réservistes, a ajouté le président français devant la presse en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

Il faut que «nous mettions le maximum de pression sur le président Poutine pour qu'il cesse cette guerre qui n'a plus aucun sens», a-t-il poursuivi. Car ses choix vont «au contraire du sens de l'Histoire, des intérêts de la Russie et évidemment de la communauté internationale, et conduisent à isoler encore davantage la Russie dans le concert des nations», selon lui.

Emmanuel Macron a salué les déclarations de la Chine et de l'Inde qui ont «appelé au cessez-le-feu» en Ukraine: «Et donc la Russie est de plus en plus isolée et est en train de s'engager dans une guerre qu'elle est la seule à vouloir et qui est illégale et illégitime.»

«Plus personne ne comprend aujourd'hui les choix qui sont faits par la Russie», a-t-il relevé après avoir présidé une réunion avec des dirigeants d'Afrique et du Moyen-Orient et des responsables d'organisations internationales sur la crise alimentaire provoquée par la guerre.

Il s'est ensuite entretenu avec le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, de la situation des centrales nucléaires en Ukraine. Emmanuel Macron devait s'entretenir avec le président américain Joe Biden dans l'après-midi (heure de New York).

(ATS)

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