Près de 300 interpellations selon le ministère de l'Intérieur
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 295 personnes ont été interpellées en France dont 171 à Paris. D'après TF1 Info, 106 actions de blocage avaient été recensées sur un total de 430 mobilisations, comprenant 273 rassemblements et 157 blocages, ayant réuni environ 29'000 participants. Vers midi, le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC) faisait également état de 105 incendies sur la voie publique.
Par ailleurs, quatre membres des forces de sécurité intérieure ont été légèrement blessés depuis ce matin.
Plusieurs salles du Louvre sont «exceptionnellement fermées»
En raison du rassemblement citoyen «Bloquons tout», le musée du Louvre a annoncé que certaines de ses salles seraient «exceptionnellement fermées».
L'institution précise également que le musée national Eugène-Delacroix est quant à lui entièrement fermé. «Le remboursement des billets sera automatique», assure le musée du Louvre sur X.
Plusieurs milliers de manifestants à Marseille
Cortège traditionnel mais significatif à Marseille avec plusieurs milliers de personnes qui ont défilé mercredi matin pour revendiquer leur «ras-le-bol», à l'appel du mouvement «Bloquons tout» et sous les bannières syndicales. Ils étaient environ 8000 manifestants selon un bilan provisoire de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, 30'000 selon un membre de l'organisation du 10 septembre et 80'000 selon la CGT.
Vers midi, des policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser une partie des manifestants qui s'étaient détachés du cortège, a constaté un journaliste de l'AFP. De brefs incidents causés par une «tentative d'intrusion» dans un centre commercial, selon la police. La manifestation rassemblant étudiants, lycéens, retraités et salariés s'est élancée en fin de matinée depuis les Réformés, en plein coeur de la deuxième ville de France, lieu traditionnel de départ des cortèges.
Stéphanie Sarai, adjointe administrative de 41 ans, s'est dite «mécontente du système actuel» et souhaite un «partage des richesses pour tout le monde». «Les plus riches, on en a marre qu'ils profitent (...) On veut plus de salaire, on travaille double voire triple, mais on s'en sort pas», s'est-elle indigné, appelant à la démission d'Emmanuel Macron.
A Montpellier, près de 6000 manifestants, majoritairement des jeunes, se sont rassemblés dans le calme sur la place de la Comédie, selon la préfecture de l'Hérault. Des pancartes anticapitalistes, pour la défense des services publics ou «Lecornu t'es foutu» étaient brandis tandis que plusieurs commerçants avaient préféré baisser le rideau.
Source: AFP
Altercations aux abords de la gare du Nord, à Paris
Depuis 10h30, des centaines de manifestants, dont de nombreux cheminots, se sont massés devant la gare du Nord, dans le 10e arrondissement de Paris .
Peu avant 11h, la préfecture de police de Paris rapporte que plusieurs centaines de manifestants ont tenté de pénétrer à l’intérieur de la gare. Des tentatives rapidement stoppées par les forces de l'ordre. Selon «Le Parisien», la gare a été évacuée, et les gendarmes mobiles ont renforcé le dispositif de sécurité en bloquant les différentes entrées.
Sur une vidéo postée sur X, on constate que la police matraque violemment les manifestants positionnés en première ligne du cortège, toujours aux abords de la gare du Nord. Face à cette montée des tensions, les commerçants du quartier ont rapidement baissé leurs rideaux de fer pour protéger leurs vitrines.
27 lycées entièrement bloqués en France
Une centaine de lycées étaient perturbés et 27 bloqués en France mercredi matin dans le cadre de la mobilisation citoyenne «Bloquons tout».
A Paris, des blocages ou filtrages ont été menés à Henri-IV et Lavoisier dans le 5e arrondissement, Lamartine dans le 9e, Voltaire dans le 11e, Claude-Monet dans le 13e ou Hélène-Boucher dans le 20e, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ailleurs en France, des blocages ou filtrages ont eu lieu notamment à Montpellier, Rennes ou Lille.
Source: AFP
Des lycéens «plaqués au mur» par la police à Lille
A Lille, plusieurs opérations de filtrage ont été organisées devant certains lycées selon BFMTV. Toutefois, selon la préfecture, aucun établissement n’a été entièrement bloqué grâce à l’intervention des forces de l’ordre.
Malgré cela, la mobilisation lycéenne a été significative. Devant l'un d'entre eux, des banderoles aux slogans explicites – «Dégageons Macron, vive la révolution» – ont été déployées.
Selon Manès Nadel, cofondateur et ancien président de l’Union syndicale lycéenne (USL), plusieurs lycéens auraient été « plaqués contre un mur » par la police lors des opérations de dispersion.
«Ce gouvernement illégitime nous pourrit la vie depuis des années»
De Rennes à Marseille, le peuple français est dans la rue ce matin en réaction au plan d’austérité de l'ancien Premier ministre François Bayrou annoncé à la mi-juillet 2025.
A Saint-Denis, non loin du Stade de France, une centaine de militants se sont déjà rassemblés à la sortie de la ligne 13 du métro. Alors que des discussions sont en cours pour pour décider de la suite à donner à ce rassemblement, un journaliste du «Parisien» a pu s'approcher des manifestants. «Ce gouvernement illégitime nous pourrit la vie depuis des années, ce n’est que le début de notre mobilisation, proclame l'un d'entre eux. N’ayons pas peur de la répression, tant qu’on reste unis, nous gagnerons!»
Hormis les membres du syndicat CGT et de différentes associations militantes, on distingue aussi la présence de nombreux étudiants. L’un des manifestants appelle à bloquer la circulation sur place.
Perturbations modérées dans les transports parisiens
Les transports en commun connaissent quelques perturbations à Paris en début de matinée mercredi, jour du mouvement pour «tout bloquer», «conformes aux prévisions», ont indiqué à l'AFP la RATP et la SNCF, qui déplore des «actes de malveillance» sur le réseau de l'Hexagone.
Côté métro parisien, «tout est conforme aux prévisions», a déclaré un porte-parole du transporteur, interrogé mercredi en début de matinée. Le trafic est «quasi normal» pour les réseaux de métro et de bus, et «perturbé», avec deux trains sur trois qui circulent, sur la ligne B du RER, qui traverse l'Ile-de-France du nord au sud via le centre de Paris et dessert l'aéroport de Paris Charles-de-Gaulle.
Gérée conjointement avec la SNCF, cette ligne est habituellement empruntée par près d'un million de voyageurs par jour. A la SNCF, là encore, on indique que les perturbations survenues en début de matinée sont celles qui «ont été annoncées dans le plan de transport».
Source: AFP
«Près de 200» interpellations en France, annonce Bruno Retailleau
Les forces de l'ordre ont procédé mercredi matin à «près de 200 interpellations» sur l'ensemble de la France dans le cadre «d'actions de déblocage» lors de la mobilisation «Bloquons tout», a annoncé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, lors d'un point presse vers 10h.
Selon des chiffres transmis par la préfecture de police de Paris dans la foulée, 132 personnes ont été interpellées dans l'agglomération parisienne. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire et président Les Républicains (LR) a de nouveau accusé «la mouvance de l'extrême gauche» d'avoir «confisqué» cette mobilisation née sur les réseaux sociaux.
Quelque 6000 policiers et gendarmes sont mobilisés dans la capitale, où différentes actions ont été constatées par des journalistes de l'AFP. A l'aube, une centaine de jeunes militants de la mouvance autonome a bloqué un dépôt de bus dans le 18e arrondissement de Paris, avant l'intervention des forces de l'ordre autour de 6h15 avec des gaz lacrymogènes, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des manifestants ont également tenté de bloquer la porte de Montreuil, à l'est de Paris, vers 7h30. Les forces de l'ordre sont rapidement intervenues, faisant notamment usage de gaz lacrymogènes. Une trentaine de motos de la Brav-M (brigade de la répression de l'action violente motorisée) est entrée sur le périphérique dans les deux sens, selon une reporter de l'AFP.
Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont été observés autour du lycée Hélène Boucher dans le 20e arrondissement, avec barricades, jets de projectiles, poubelles et vélos calcinés.
Source: AFP
«Bloquons tout»: une journée pour jauger la colère sociale en France
Au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, la France entame mercredi une journée qui s'annonce agitée dans le sillage de l'appel à «Bloquons tout» né sur les réseaux sociaux et devant permettre de jauger la colère sociale.
De premières actions ont été enregistrées à Caen, avec des manifestants qui ont mis le feu à des objets sur le viaduc de Calix, bloquant la circulation, a constaté une photographe de l'AFP. A Bordeaux, quelques dizaines de personnes encagoulées (des militants syndicaux et des jeunes de la tendance libertaire) ont bloqué dans la nuit l'un des dépôts du réseau de tramways de la ville, avec une barricade de palettes et de poubelles, mais ils ont été délogés rapidement et sans heurts par la police.
Dans de nombreuses villes de l'Ouest, des premiers blocages ont lieu sur des rond-points habituellement très fréquentés. A Nantes notamment, des manifestants ont tenté de bloquer des rond-points proches du périphérique à hauteur du viaduc de Cheviré qui enjambe la Loire. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Une myriade d'actions sont prévues dès l'aube dans les métropoles, les petites villes et les campagnes. Mais l'étendue de la mobilisation reste incertaine à huit jours d'une mobilisation syndicale.
Depuis Rungis où il se trouvait ce matin, le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a rappelé la forte mobilisation des forces de l'ordre, «80'000 gendarmes et policiers» en France, dont 6'000 à Paris, avec la consigne «de ne pas tolérer de violence, de dégradation, de blocage, d'occupation des infrastructures essentielles de notre nation».
Source: AFP