Des obstacles persistent
L’Europe progresse sur l’avortement, mais l’accès reste limité

Un nombre grandissant de pays européens améliorent les législations liées à l'avortement, selon une étude d'une ONG. Seule Andorre interdit encore totalement d'y recourir. Mais des obstacles à l'accès aux soins subsistent.
Publié: 12:10 heures
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La Pologne fait partie des pays où des législations régressives ont été approuvées ces dernières années en Europe sur l'avortement (archives).
Photo: Shutterstock
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ATS Agence télégraphique suisse

De plus en plus de pays européens assouplissent leurs lois sur l’avortement, révèle une étude menée par une ONG. Andorre reste le seul pays à l’interdire totalement. Mais l’accès aux soins demeure encore entravé dans plusieurs États. Selon le Centre pour les droits reproductifs, dont le bureau européen est à Genève, 43 pays parmi les 49 mentionnés dans le rapport publié mardi, autorisent l'avortement sur demande. Mais seule Andorre le bannit lorsque la femme est en danger.

Outre cet Etat, le Liechtenstein, Malte, Monaco et la Pologne sont épinglés pour des législations très restrictives. «Ces lois ont un impact sur la santé et le bien-être des femmes», a affirmé à la presse la vice-présidente de ce centre pour l'Europe, Leah Hoctor. Le Saint-Siège ne figure pas parmi les Etats analysés.

Des mesures régressives

Si les Britanniques, en dehors de l'Irlande du Nord, ne sont pas légalement autorisées à avorter à la demande dans le pays, cette pratique a lieu dans les faits. Ces dernières années, 20 pays ont éliminé les restrictions. Outre l'Irlande du Nord, Chypre, la Finlande, l'Irlande, l'Islande et Saint-Martin ont supprimé leur interdiction. En revanche, sept pays ont décidé de mesures régressives. Parmi eux se trouvent l'Arménie, la Géorgie, la Hongrie, l'Italie, la Moldavie, la Pologne et la Russie.

Plusieurs obstacles sont ciblés dans le rapport. Une quinzaine de pays imposent toujours des délais de 48 heures à sept jours avant l'avortement. Et 16 demandent une consultation obligatoire avant d'y recourir. Des conseils biaisés, des coûts financiers et des exigences d'autorisation d'un tiers sont également dénoncés. Leah Hoctor dénonce aussi l'exigence en Suisse pour la femme de signer une déclaration de «détresse». Un dispositif «dépassé» et «qui n'est pas utile», affirme-t-elle.

Au total, une trentaine de pays ont éliminé toute criminalisation des femmes. Mais des sanctions contre les travailleurs de santé et les personnes qui aident à accéder aux soins sont maintenues dans certains Etats. L'ONG demande la levée de toutes ces restrictions. «Trop de femmes dans la région sont encore confrontées à des obstacles juridiques préjudiciables», dit Leah Hoctor. Mais les Etats «bougent continuellement dans la direction de mettre un terme» à ces restrictions, a-t-elle aussi ajouté. La situation s'est largement détériorée en revanche aux Etats-Unis depuis le retour de Donald Trump à la présidence américaine. Autre indication, dix pays européens discutent actuellement de lois plus progressistes sur cette question pour les femmes.

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