Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé lundi un test de moteur à combustible solide, conçu pour les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), a annoncé mardi l'agence nord-coréenne KCNA. L'Administration des missiles nord-coréenne «a procédé le 8 septembre à un nouveau test au sol d'un moteur à propergol solide à forte poussée utilisant un matériau composite en fibre de carbone», a rapporté KCNA dans un communiqué en anglais.
Les missiles recourant à ce type de combustible sont plus maniables et plus sûrs, en comparaison avec ceux à combustible liquide, d'après les experts. Avec les missiles à propergol solide, il n'est pas nécessaire de faire le plein de combustible avant le lancement, ce qui rend leur déploiement plus rapide, et complexifie par conséquent leur identification et leur destruction par un éventuel adversaire. Ce nouveau moteur de fusée «annonce un changement significatif dans l'expansion et le renforcement des forces stratégiques nucléaires» de la Corée du Nord, a affirmé Kim Jong Un, cité par KCNA. Cet essai est le «neuvième test au sol» et «le dernier du processus de développement», a précisé l'agence.
Une aide de la Russie
Yang Moo-jin, ex-président de l'Université des études nord-coréennes à Séoul, pense que Pyongyang conduira bientôt «un probable lancement d'essai de son nouvel ICBM» disposant d'un moteur à combustible solide, le Hwasong-20, possiblement d'ici la fin de l'année. Les images diffusées par les médias d'Etat montrent Kim Jong Un observant la flamme du moteur. Une autre photo montre ce qui semble être une flamme rouge horizontale sortant de l'engin.
Les analystes estiment que la Corée du Nord bénéficie d'un soutien de la Russie, en échange de l'envoi de milliers de soldats et d'armes, lui permettant de s'améliorer techniquement. Avec l'aide russe, les missiles de Pyongyang pourraient passer de «rudimentaires» à «complets», analyse M. Yang. Ce test intervient quelques jours après la visite de M. Kim à Pékin, où il a assisté à un défilé militaire aux côtés de ses homologues chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine.
Pyongyang procède depuis plusieurs années à des essais de missiles à longue portée, apparemment capables d'atteindre le continent américain. Ces armes pourraient étendre leur portée en devenant plus légères grâce à la fibre de carbone, a expliqué à l'AFP Hong Min, analyste senior à l'Institut coréen pour l'unification nationale. Le régime nord-coréen martèle ne pas avoir l'intention de renoncer à ses armes nucléaires. Il a en outre qualifié le président sud-coréen Lee Jae-myung d'"hypocrite» pour ses propos appelant à une «voie vers la dénucléarisation».