La Suisse en fait-elle assez pour aider l'Ukraine déchirée par la guerre? Non, estiment les pays occidentaux. Non, estime également le Parti socialiste (PS). «Si le Conseil fédéral ne veut pas contribuer à la réexportation d'armes, il doit au moins fournir une aide forte pour le déminage de l'Ukraine», a souligné le conseiller national socialiste Roger Nordmann à Blick.
La pression internationale pour demander à la Suisse d'en faire plus est très forte, a-t-il ajouté. Le Conseil fédéral ne doit donc pas seulement envoyer des appareils de déminage en Ukraine, elle doit aussi mettre en place un programme international de sécurisation et élimination des mines et des bombes qui n'ont pas explosées. Et la Suisse devrait soutenir le projet sur le plan financier, personnel et matériel.
Les experts estiment qu'environ 160'000 kilomètres carrés sont minés en Ukraine, soit quatre fois la superficie de la Suisse. Il n'existe toutefois pas de chiffres fiables à ce sujet.
Faire preuve de solidarité
Avec cette demande, le PS enfonce des portes ouvertes. D'abord auprès du Conseil fédéral et maintenant auprès de la commission de sécurité du Conseil des Etats (CPS). Celle-ci soutient «entièrement» la demande, souligne la présidente de la commission Andrea Gmür (le Centre).
Pour la commission du Conseil des Etats, cette demande est un moyen efficace pour la Suisse de participer à la reconstruction durable de l'Ukraine. Elle pourrait ainsi manifester sa solidarité sans mettre en danger sa neutralité. Et l'Ukraine pourrait profiter de l'expérience de différentes organisations suisses.
Les entreprises suisses doivent être privilégiées
Bien que la commission du Conseil des États reconnaisse qu'il est important de tenir compte des besoins locaux en Ukraine, elle propose, par dix voix contre une et une abstention, de modifier le texte pour que les entreprises suisses soient privilégiées dans ce programme.
«La majorité de la commission est arrivée à la conclusion que, dans différents domaines, on a certes toujours promis au Parlement de privilégier les entreprises suisses mais que cela n'a été que rarement le cas, explique la présidente. C'est pourquoi la commission veut ici donner un signal et engager réellement le Conseil fédéral.»
Le Conseil national a déjà approuvé l'intervention en décembre. Le Conseil des Etats devrait se pencher sur la question lors de la session de printemps.