Attentat à l'heure de la prière
Des dizaines de morts dans l'explosion d'une mosquée au Pakistan

Au moins 33 personnes ont été tuées et 120 autres blessées dans une explosion survenue lundi dans une mosquée à l'intérieur du quartier général de la police de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan.
Publié: 30.01.2023 à 12:50 heures
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Dernière mise à jour: 30.01.2023 à 13:44 heures
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Les victimes blessées d'un attentat-suicide sont transportées vers un hôpital de Peshawar au Pakistan lundi.
Photo: Anadolu Agency via Getty Images

L'explosion s'est produite à l'heure de la prière. Elle a soufflé le toit et un mur de la mosquée, a constaté un journaliste de l'AFP, qui a vu des blessés ensanglantés sortir de la mosquée détruite et les corps de personnes apparemment décédées emmenés dans des ambulances.

«Jusqu'ici 25 personnes ont été tuées et 120 blessées. (....) D'autres corps ont été sortis (ndlr: de la mosquée). Actuellement, notre priorité numéro un est de sauver les personnes coincées sous les décombres», a déclaré à l'AFP Shaffiullah Khan, un haut responsable administratif de la province du Khyber Pakhtunkhwa, dont Peshawar est la capitale. Le bilan est ensuite monté à 28 victimes mortelles, puis à 33.

Une vaste opération de secours était en cours, menée par les pompiers à l'aide d'engins de déblaiement, selon le journaliste de l'AFP. «Nous cherchons à obtenir de plus amples informations, mais l'explosion a eu lieu à l'heure de la prière», a confirmé à l'AFP Muhammad Ijaz Khan, le chef de la police de Peshawar.

L'une des zones les mieux surveillées de la ville

Le quartier général de la police à Peshawar est l'une des zones les mieux surveillées de la ville. Il abrite aussi les locaux de différentes agences de renseignement.

Selon la police, l'explosion est survenue au deuxième rang des fidèles assemblés pour la prière. Des équipes de déminage étaient sur place pour examiner la possibilité qu'elle ait été causée par un attentat suicide.

En mars 2022, un attentat suicide revendiqué par l'EI-K, la branche locale du groupe Etat islamique (EI), dans une mosquée chiite de Peshawar avait fait 64 morts. Il s'agissait de l'attaque la plus meurtrière au Pakistan depuis 2018.

Le kamikaze viendrait d'Afghanistan

Selon la police, le kamikaze était un ressortissant afghan installé au Pakistan avec sa famille depuis plusieurs années, qui avait préparé l'attentat en Afghanistan.

Peshawar, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l'Afghanistan, a été ravagée par des attentats quasi-quotidiens pendant la première moitié des années 2010, mais la sécurité s'y était grandement améliorée ces dernières années. Ces derniers mois, la ville a surtout connu des attaques ciblées visant d'abord les forces de sécurité.

Le Pakistan est confronté depuis quelques mois, en particulier depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan en août 2021, à une détérioration de la sécurité.

Tensions avec Kaboul

Après plusieurs années d'un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle, menés par les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), la branche régionale du groupe Etat islamique (EI-K), ou des groupes séparatistes baloutches.

Le Pakistan reproche aux talibans de laisser ces groupes utiliser le sol afghan pour planifier leurs attaques, ce que Kaboul n'a cessé de nier. Le TTP, un mouvement distinct de celui des nouveaux dirigeants afghans, mais qui partage avec lui des racines communes, a revendiqué plusieurs attaques ces derniers mois.

Une de ses pires atrocités, qui a durablement marqué la conscience nationale pakistanaise, fut le massacre d'environ 150 personnes, essentiellement des élèves, à Peshawar en décembre 2014.

(ATS)

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