Après des mois de contestation
La Serbie a un nouveau gouvernement... très similaire à l'ancien

La Serbie s’est dotée, mercredi, d’un nouveau gouvernement au profil quasi identique au précédent, 77 jours après la démission de l’ancien Premier ministre, survenue dans un contexte de fortes mobilisations contre la corruption.
Publié: 16.04.2025 à 18:28 heures
Des étudiants serbes arrivent devant le Parlement européen à Strasbourg, ce 16 avril 2025.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

La Serbie a un nouveau gouvernement, mais très semblable à l'ancien. Avec 25 ministres de plein exercice, cinq sans portefeuille et des poids lourds inamovibles aux Finances, à l'Intérieur et à la Défense, le gouvernement proposé par le novice en politique Duro Macut, un endocrinologue nommé Premier ministre par le président Aleksandar Vucic, ressemble beaucoup à l'ancien. Sur les 30 ministres, deux-tiers étaient déjà en poste dans l'ancien gouvernement, neuf sont des femmes.

«Votre gouvernement a des airs de déjà-vu», a d'ailleurs lancé depuis l'hémicycle mardi, Aleksandar Jovanovic, parlementaire d'opposition (écologiste). L'opposition a affirmé que ce remaniement ne ferait qu'aggraver la crise et a proposé un gouvernement de transition pour ouvrir la voie à des élections libres. 

Mais le parti au pouvoir l'a une nouvelle fois rejeté fermement pendant les débats. «Politiquement et idéologiquement, ce gouvernement s'inscrit plus dans la continuité que dans la rupture», estime aussi Bojan Klacar, directeur du Centre pour des élections libres et de la démocratie (CeSID), une ONG indépendante, à l'AFP.

La gare de Novi Sad a mis le feu aux poudres

Mis en difficulté depuis des mois par des manifestations massives contre la corruption et pour l'Etat de droit, nées de l'effondrement mortel de l'auvent de la gare de Novi Sad le 1e novembre, Aleksandar Vucic a durci le ton ces dernières semaines contre les manifestants qu'il accuse de «fomenter un coup d'Etat», et les blocages qu'il accuse de détruire l'économie. 

«La Serbie est lasse des divisions et des blocages», a d'ailleurs dit Duro Macut mardi, ajoutant que sa «première tâche» serait de faire fonctionner les institutions «à pleine capacité».

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