Les étudiants qui mènent depuis plusieurs mois un mouvement de contestation en Serbie ont bloqué lundi soir les accès aux locaux de la télévision et de la radio publiques dans deux villes.
Les manifestants ont bloqué à Belgrade les entrées des bureaux du diffuseur public Radio Télévision de Serbie (RTS) ainsi que d'un studio appartenant au même groupe, et des locaux bureaux de la Radio Télévision de Voïvodine (RTV) dans la ville de Novi Sad. La police était présente sur place mais n'est pas intervenue.
«Une révolution de couleur»
Les étudiants accusent le diffuseur national d'ignorer leur mouvement et leurs manifestations. «La chaîne publique travaille contre nous tous», ont écrit les étudiants sur Instagram. Ils ont planté des tentes devant la RTS et la RTV et ont promis de prolonger le blocage.
Depuis le début des manifestations qui secouent la Serbie, vaste mouvement de contestation contre la corruption né d'un accident mortel dans la gare de Novi Sad le 1er novembre, ces médias décrivent les étudiants comme des «agents de l'étranger», payés par l'opposition, architectes d'un futur «coup d'Etat».
Les manifestations ont eu lieu presque quotidiennement, rassemblant parfois des centaines de milliers de participants dans les grandes villes. La pression exercée sur le gouvernement par les manifestations a conduit à la démission du Premier ministre et à l'effondrement du gouvernement.
En réponse, le président Aleksandar Vucic a alterné les appels au dialogue et les accusations selon lesquelles les étudiants tentent une «révolution de couleur» en référence aux mouvements de contestation qui ont conduit à la chute de certains dirigeants dans l'ex-espace soviétique.