La Malaisie, qui exerce la présidence tournante de l'organisation régionale Asean, a appelé dimanche la junte birmane à prolonger et étendre le cessez-le-feu prononcé après le séisme, qui doit expirer à la fin du mois de mai. La junte birmane avait annoncé la suspension des combats l'opposant à différents groupes rebelles, pour faciliter les secours et la reconstruction après le tremblement de terre du 28 mars qui a fait près de 3800 morts.
Mais les observateurs du conflit affirment que les combats se poursuivent malgré la trêve. Ils affirment en outre que la junte s'est tournée vers une augmentation des frappes aériennes avec des jets fournis par la Russie pour repousser ses opposants sur le terrain.
Dimanche, le ministre malaisien des Affaires étrangères Mohamad Hasan a proposé devant ses homologues du bloc d'Asie du Sud-Est (Asean), qui se réunissent lundi en sommet à Kuala Lumpur, de «prolonger et d'étendre le cessez-le-feu au-delà des zones actuellement concernées», selon un communiqué.
La paix à la peine
«Nous appelons les parties prenantes en Birmanie à cesser les hostilités, à étendre et à élargir le cessez-le-feu (...) pour alléger les souffrances du peuple birman», a déclaré le ministre malaisien. L'Asean a mené les efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre civile qui ravage la Birmanie mais peine à mettre en œuvre un plan de paix en cinq points approuvé par tous les dirigeants du bloc, y compris la junte birmane, en avril 2021.
L'armée birmane a pris le pouvoir en février 2021, alléguant sans preuves une fraude électorale massive lors du scrutin de 2020, remporté largement par la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel.
La junte a ensuite lancé une répression sanglante contre toute dissidence et, alors que les combats ravageaient une grande partie du pays, elle a reporté à plusieurs reprises les élections jugées par ses opposants impossibles à tenir de manière libre et équitable.