Affrontements ce dimanche
Le président malgache affirme qu'une «tentative de prise illégale du pouvoir» est en cours

Le président malgache Andry Rajoelina dénonce une tentative de coup d'Etat, alors que des soldats ont rejoint les manifestants anti-gouvernementaux à Antananarivo. La situation reste tendue avec des affrontements entre militaires et gendarmes.
Publié: 09:39 heures
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Des soldats malgaches ont rejoint samedi les milliers de manifestants dans les rues d'Antananarivo, appelant les forces de sécurité à "refuser les ordres de tirer" sur la population et condamnant la répression policière récente.
Photo: RAZAFINDRAKOTO MAMY
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ATS Agence télégraphique suisse

Le président malgache, Andry Rajoelina, a déclaré dimanche qu'une «tentative de prise du pouvoir illégale et par la force» était en cours. La veille un contingent de soldats s'est rallié aux milliers de manifestants anti-gouvernementaux dans la capitale Antananarivo. «La présidence de la République souhaite informer la nation et la communauté internationale qu'une tentative de prise du pouvoir illégale et par la force, contraire à la Constitution et aux principes démocratiques, est actuellement en cours sur le territoire national», a déclaré M. Rajoelina dans un communiqué.

Des soldats malgaches ont rejoint samedi les milliers de manifestants dans les rues d'Antananarivo, appelant les forces de sécurité à «refuser les ordres de tirer» sur la population et condamnant la répression policière récente.

Affrontements entre militaires et gendarmes

Avant de quitter leur base militaire du district de Soanierana, à la périphérie d'Antananarivo, les soldats du CAPSAT (Corps d'armée des personnels et des services administratifs et techniques), avaient appelé à la désobéissance. En 2009, cette base avait déjà mené une mutinerie lors du soulèvement populaire qui avait porté au pouvoir l'actuel président.

La manifestation de samedi à Antananarivo a été l'une des plus importantes depuis le début de la contestation le 25 septembre, lancée par le mouvement Gen Z pour protester contre les coupures d'eau et d'électricité et qui s'est muée en une remise en cause des responsables politiques au pouvoir, à commencer par le président Andry Raojelina.

Des soldats ont affronté les gendarmes devant une caserne et sont entrés dans la ville à bord de véhicules militaires pour rejoindre les manifestants sur la symbolique place du 13 Mai, devant la mairie d'Antananarivo, où ils ont été accueillis par des acclamations et des appels à la démission de Rajoelina.

Samedi soir, le nouveau Premier ministre, Ruphin Zafisambo, a assuré que le gouvernement, «qui se maintient fermement», était «prêt à collaborer et à écouter toutes les forces: les jeunes, les syndicats et l'armée». «Madagascar ne pourra pas résister à d'autres crises si cette division entre les citoyens persiste», a poursuivi le général Zafisambo dans un bref discours filmé.

De son côté, la présidence a publié un communiqué assurant que le président Andry Rajoelina «rest(ait) dans le pays» et «continu(ait) de gérer les affaires nationales». Au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations et plus d'une centaine blessées, d'après un bilan des Nations unies. Le président Rajoelina a démenti des «nombres erronés» mercredi, estimant les «pertes de vies» à 12, tous «des pilleurs, des casseurs», selon lui.

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