1300 kilomètres en Alaska
Les Etats-Unis cherchent des acheteurs asiatiques pour construire un gazoduc

Un projet de gazoduc en Alaska suscite l'intérêt de l'administration Trump. Des délégations asiatiques ont été invitées à Anchorage pour discuter d'investissements potentiels dans cette infrastructure énergétique controversée de 1300 kilomètres.
Publié: 04.06.2025 à 07:29 heures
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Le début du pipeline Trans-Alaska est visible à la station de pompage 1 près de Deadhorse, en Alaska
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Le gouvernement de Donald Trump cherche à séduire des partenaires asiatiques pour relancer un projet controversé de gazoduc en Alaska, à 44 milliards de dollars, une des promesses du président américain en matière de politique énergétique. «Ce dont le projet a vraiment besoin, c'est d'accords d'exploitation à long terme», a déclaré le ministre de l'Energie Chris Wright mardi, lors d'une conférence de presse à Anchorage, retransmise en ligne.

Avec le ministre de l'Intérieur Doug Burgum, ils ont accueilli des délégations officielles du Japon, de la Corée du Sud et de Taiwan lors d'une «Conférence sur l'énergie durable», espérant leur donner envie «d'acheter du gaz naturel d'Alaska». La visite porte principalement sur le retour d'un ancien projet de gazoduc visant à transporter le gaz extrait du nord de l'Alaska sur 1300 kilomètres jusqu'à un port du sud de l'Etat américain, où il serait transformé en gaz naturel liquéfié (GNL) et exporté par navire vers l'Asie.

Trump n'exclut pas de faire appel à des capitaux privés

Les dirigeants de l'État rêvent de ce projet depuis des années, mais les problèmes de coût et les questions de faisabilité économique ont entravé les progrès. Les négociations tarifaires en cours entre les États-Unis et les pays asiatiques ont été considérées comme un levier possible pour l'administration Trump afin d'obtenir des investissements. «Je pense que les promoteurs du projet sont ouverts aux co-investissements si les gens le souhaitent, mais ce n'est pas nécessaire pour que le projet aille de l'avant», a assuré Chris Wright.

Il a aussi évoqué la possibilité de faire appel à des «capitaux privés», notamment ceux des alliés du Moyen-Orient. En début d'année, Donald Trump avait déclaré que le Japon et la Corée du Sud envisageaient de collaborer avec les États-Unis pour la construction du gazoduc. La Corée du Sud a envoyé sept délégués, principalement du ministère du Commerce, de l'Industrie et de l'Energie, précisant qu'il s'agissait d'une mission de «repérage plutôt que de négociations».

Pour le ministre de l'Intérieur Doug Burgum, chargé des terres fédérales, le projet représente un «test pour savoir si l'Amérique peut construire l'infrastructure dont elle a besoin pour atteindre la domination énergétique, l'abondance énergétique», nécessaire notamment pour «gagner la course à l'armement en matière d'intelligence artificielle». Le gouvernement américain a annoncé lundi vouloir revenir sur les restrictions à l'exploitation pétrolière dans cette région, annoncées l'an passé par l'ex-président démocrate Joe Biden. Cette région sauvage dispose d'importants gisements d'hydrocarbures mais abrite beaucoup d'espèces menacées, comme des ours polaires, des grizzlis, des caribous et de nombreux oiseaux.

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