Ce n’est pas parce que c’est la fête des amoureux que vous êtes obligé de l’être, de la fêter, ou de faire semblant de n’en avoir rien à faire si vous aimez bien l’ambiance pétales de rose et coupe de champagne.
Quels que soient le cas de figure et l’humeur du moment, ce qui est certain c’est que le septième art a quelque chose pour vous. Blick vous a concocté une sélection la plus large et la plus éclectique possible, avec un seul fil rouge: il y a bien de l’amour à la clef.
Si vous avez besoin de rire
Coup de foudre à Notting Hill
Difficile de choisir dans le tourbillon des comédies romantiques constamment citées, de «Pretty Woman» à «Love Actually», mais on a un petit (gros) faible pour «Coup de foudre à Notting Hill», dans lequel une actrice et un libraire se tournent autour. Peut-être parce que les deux meilleurs ingrédients de la rom’ com’ y sont réunis, à savoir les yeux de cocker de Hugh Grant et l’immense sourire de Julia Roberts, dans une délicieuse ambiance so british.
Peut-être aussi parce qu’on y trouve le meilleur personnage secondaire de l’histoire, le colocataire de Hugh Grant, qui mange de la mayonnaise comme du yaourt. Peut-être enfin parce que c’est finalement assez rare d’avoir de vrais moments érotiques dans les comédies romantiques, et la scène du chemisier en est un. Si vous l’avez vu, vous voyez de quoi je parle. Sinon, vous aurez envie de savoir de quoi je parle.
L’impossible monsieur bébé
Oui, c’est une comédie en noir et blanc de 1938, et non, on n’a peur de rien dans ce top. Mais Howard Hawks signe l’un de ses films les plus délicieux avec cette screwball comedy, où s’enchaînent les situations burlesques les plus absurdes sur fond de romance. Le personnage principal est un paléontologue, joué par l’indétrônable Cary Grant, qui cherche des subventions pour le musée d’histoire naturelle dans lequel travaille.
Tout absorbé à sa noble quête, il rencontre sur un terrain de golf une excentrique héritière, Susan Vance (Katharine Hepburn, excusez du peu) et son léopard (presque) domestique, qui est le fameux monsieur bébé du titre. Howard Hawks se joue des conventions et de la morale et mène sa danse tambour battant. Avec un personnage féminin largement plus intéressant que 90% de ceux qu’on voyait à l’époque et des dialogues meilleurs que 90% de ceux qu’on entend aujourd’hui.
Si vous n’avez pas peur de pleurer
Blue Valentine
Il n’y avait pas encore de Ryan Gosling dans ce top. Et cela manquait un peu. C’est chose faite avec ce mélodrame signé Derek Cianfrance (c’est son premier et également son meilleur film), sorti en 2010. On y suit Dean et Cindy, qui se sont aimés, on le devine, et n’arrivent plus à s’aimer, ça on le sait dès le départ. Construit autour d’un patchwork d’instants qui construisent et défont le couple, «Blue Valentine» montre comment ces deux personnages ont été les plus heureux du monde avant de ne plus savoir se parler ni se comprendre.
C’est extraordinairement juste, très bien joué par Ryan Gosling et Michelle Williams, qui ont vécu ensemble pendant le tournage et ont largement improvisé des scènes. C’est aussi l’assurance de pleurer toutes les larmes de son corps, mais 1) on vous avait prévenu et surtout 2) ça peut faire beaucoup de bien.
Sans jamais nous connaître
Il n’y avait toujours pas de Paul Mescal dans ce top. Et cela manquait beaucoup. D’autant que dans ce long-métrage qui sort ce 14 février dans les cinéma romands, l’acteur découvert dans la série «Normal People» (également un must pour la Saint-Valentin d’ailleurs) est avec Andrew Scott, le hot priest de la saison 2 de «Fleabag». Tout ce beau monde du petit écran se retrouve donc sur le grand pour raconter la rencontre d’Adam, un homme dépressif qui vit seul dans une tour immense à Londres, et Harry, son voisin qui tape à la porte complètement bourré un soir.
Tout à son chagrin immense, Adam imagine ce qu’auraient pu être ses échanges avec ses parents (Claire Foy et Jamie Bell) s’ils n’étaient pas morts trente ans plus tôt dans un accident de voiture. Et tente tant bien que mal de construire quelque chose avec Harry. «Sans jamais nous connaître» est un mélodrame chimiquement pur extrêmement réussi, envoûtant, servi par une bande-originale impeccable, dont vous allez ressortir le coeur en miettes mais déterminé à aimer quand même.
Si vous avez envie d’avoir chaud
Call me by your name
Timothée Chalamet et une pêche (oui, le fruit), voilà tout ce qu’il a fallu au réalisateur Luca Guadagnino pour filmer l’une des scènes les plus érotiques du cinéma récent. Dans «Call me by your name», Elio, 17 ans, tombe amoureux d’Oliver (Armie Hammer, avant qu’il ne devienne persona non grata à Hollywood en raison d’accusations de violences sexuelles et de penchants cannibales), l’un des étudiants américains de son père qui vient vivre avec eux en Toscane le temps d’un été pour préparer son doctorat.
Le cinéaste n’a pas son pareil pour filmer les frémissements de l’amour et du désir et ses deux acteurs se lancent à corps perdu pour donner de la chair à ce mélodrame flamboyant. On parie que vous ne mangerez plus jamais une pêche de la même façon après ça.
Portrait de la jeune fille en feu
Si vous pensez qu’il est difficile de créer une tension sexuelle forte simplement en se regardant, laissez Céline Sciamma vous démontrer le contraire. La réalisatrice française imagine l’histoire d’amour, au XVIIIe siècle, entre une peintre et la jeune femme de bonne famille dont elle est censée faire le portrait. Comme la seconde refuse de poser, ayant conscience que l'œuvre servira à lui trouver un mari, la première se fait passer pour sa dame de compagnie afin de la dessiner en secret.
Il en résulte un film magnifique, aux dialogues rares mais ciselés, tour à tour brûlant et glacé. Adèle Haenel et Noémie Merlant, les deux actrices, attrapent la lumière douce comme peu sont capables de le faire. Et que ce soit sur une plage, une falaise ou devant un feu de cheminée, l’érotisme est maximal.
Si vous devez vous consoler
4 mariages et un enterrement
Retour à la comédie romantique plus «classique» avec ce chef-d'œuvre de Mike Newell, écrit par Richard Curtis, pape en la matière (il a également scénarisé «Bridget Jones», «Love Actually» et «Coup de foudre à Notting Hill»). La différence avec les autres, c’est que celle-ci mêle habilement le rire et la mélancolie en suivant Charles, éternel célibataire (et éternel Hugh Grant), et son groupe d’amis, qui vont de mariage en mariage sans avoir envie de suivre le même chemin.
Le film interroge la pression sociale, la bonne société britannique et les rôles genrés dans cette difficile chorégraphie qu’est la séduction. C’est sucré mais pas trop, et cela rappelle qu’il existe autant de chemins que d’individus. Donc n’ayez pas peur de celui que vous avez emprunté, il vous mènera forcément quelque part.
Mes meilleures amies
Existe-t-il quelque chose de plus terrifiant qu’un enterrement de vie de jeune fille ? Probablement pas, et Paul Feig en a évidemment conscience quand il réalise «Mes meilleures amies» en 2011. Annie (Kristen Wiig, évidemment parfaite) doit organiser celui de sa meilleure amie Lillian et se retrouve obligée de composer avec un groupe d’autres femmes qu’elle ne supporte que difficilement.
Sous couvert de comédie romantique, le film fonce dans le burlesque et le trash (une scène scato, notamment, a marqué les esprits) dont s’échappent parfois des instants de grâce. C’est drôle, singulier, excessif, mais aussi profondément réjouissant.
Si vous aimez chanter et danser
Moulin Rouge!
Baz Luhrmann est un réalisateur qui n’a jamais eu peur d’en faire trop, ce qui l’a parfois franchement desservi mais a aussi donné naissance à quelques chefs d'œuvres. La comédie musicale «Moulin Rouge !» appartient indéniablement à la seconde catégorie. On y découvre Christian, jeune poète sans le sou, qui tombe amoureux de Satine, danseuse dans le célèbre cabaret parisien qui donne son titre au film.
Ewan McGregor et Nicole Kidman sont d’autant plus époustouflants dans les rôles principaux que ce sont aussi eux qui chantent toutes leurs chansons. Et surtout, il faut saluer le travail titanesque de Marius DeVries, le directeur musical du film, qui est allé chercher David Bowie, Bono ou encore Rufus Wainwright pour réinterpréter des chansons contemporaines.
West side story
Impossible de passer par la comédie musicale sans citer LA comédie musicale (et l’histoire d’amour la plus déprimante de tous les temps). Cette variation de Roméo et Juliette dans les rues de New-York, qui oppose cette fois deux gangs rivaux, les sharks et les jets, est un classique, porté par la musique étonnante et virtuose de Leonard Bernstein.
Le film de 1961, avec Natalie Wood et Richard Beymer, devenu culte, vaut toujours par ses chorégraphies et son charme délicieusement suranné. Mais on vous conseille aussi la version 2021 de Steven Spielberg, avec Ansel Elgort et Rachel Ziegler, dont la mise en scène est époustouflante.