L'or suisse ne serait finalement pas taxé aux Etats-Unis
Selon un article de Bloomberg, le gouvernement américain veut clarifier la situation et dissiper la confusion sur les droits de douane de 39% appliqués à l'or suisse. Washington annonce son intention de publier un décret pour «corriger les informations erronées concernant les droits de douane sur l'or et clarifier la position officielle».
Ce décret vise à éviter tout malentendu au sujet de la réglementation tarifaire, notamment en ce qui concerne les lingots d'or et autres produits spéciaux. Un responsable a annoncé ce projet vendredi sous couvert d'anonymat. La Maison-Blanche devrait fournir de plus amples informations prochainement.
Un retournement de situation
Les droits de douane de 39% devaient s'appliquer aux exportations d'or suisses, du moins à la grande majorité d'entre elles, comme en attestait une décision du Service des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis (CBP) datée du 31 juillet. Dans cette décision, les Etats-Unis définissaient plus précisément leur politique commerciale. Une raffinerie suisse aurait demandé au CBP si les lingots d'or d'un kilogramme et 100 onces (3,11 kilogrammes) étaient soumis aux droits de douane punitifs. Réponse de l'agence américaine: oui, les droits de douane de 39% s'appliquent aussi à ces lingots d'or.
La Suisse est le plus grand transformateur d'or au monde. Quatre grandes raffineries sont situées au Tessin et à Neuchâtel. Rien qu'au cours des cinq premiers mois de cette année, la Suisse a exporté l'équivalent de 39 milliards de francs suisses d'or vers les Etats-Unis. Mais cette exportation pèse lourdement sur notre balance commerciale, nous avons importé seulement 7,3 milliards de francs suisses d'or des Etats-Unis. Ce métal précieux représente donc une charge nette d'environ 31,7 milliards de francs suisses sur le déficit commercial actuel des Etats-Unis.
La faîtière de l'or avoue être inquiète au sujet des droits de douane
L'Association suisse des fabricants et commerçants de métaux précieux (ASFCMP) se dit vendredi inquiète des répercussions quant aux droits de douane américains étendus à l'or. Cette taxation rend l'exportation non rentable, selon elle.
La faîtière souligne, dans une prise de position obtenue par l'agence AWP, avoir pris note des droits de douane de 39% à l'entrée du territoire américain et également de la «clarification» venant du Service des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis «concernant le code de classification» des lingots de 1 kg et de 100 onces, qui n'est pas inclus dans la liste d'exclusion tarifaire réciproque. L'or ne ferait donc pas partie de cette «annexe II» qui regroupe les produits exemptés de surtaxes.
Cela s'applique à la Suisse mais aussi aux lingots en provenance de n'importe quel pays, ajoute l'association professionnelle. Celle-ci «craint» que cette disposition «spécifique affecte le flux international d'or physique».
Christoph Wild, président de l'ASFCMP cité dans le document, explique que "nous sommes particulièrement préoccupés par les implications des droits de douane sur l'industrie de l'or et l'échange physique d'or avec les Etats-Unis, un partenaire historique de la Suisse.
Source: ATS
Les cantons romands accusent le coup face aux taxes américaines
Le tissu économique romand digère péniblement les droits de douane américains de 39% entrés en vigueur jeudi. Du Valais au Jura bernois en passant par Genève, tous craignent les conséquences de ces taxes et réclament des mesures d'aide. Ces droits de douane sont vus comme un «coup de massue», «un désenchantement» ou encore un «fiasco» par les différents acteurs du monde économique romand.
Ces derniers saluent toutefois la volonté affichée jeudi par le Conseil fédéral de continuer à négocier avec les Etats-Unis pour trouver un accord. Dans une interview au Nouvelliste, le ministre valaisan de l'économie Christophe Darbellay suggère notamment le président de la FIFA Gianni Infantino (né à Brigue VS) comme facilitateur des négociations.
Les milieux économiques romands s'accordent aussi à dire que plus ce taux de 39% perdurera, plus les conséquences seront lourdes pour les entreprises. Les réductions d’horaire de travail (RHT) sont vues comme une mesure efficace à prendre à court terme, mais pas suffisantes.
Source: AFP
Pour le SECO, «nous sommes loin d'une crise grave»
«Nous sommes loin d'une crise grave qui verrait le PIB du pays s'effondrer de 2% ou plus», a déclaré jeudi Eric Scheidegger, le chef de la Direction de la politique économique au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Pour lui, l'économie va se contenter d'une croissance de «0,5 à 1%».
Devant les médias, Eric Scheidegger a expliqué que le scénario négatif actuel, l'économie va ralentir, mais l'évolution du produit intérieur brut restera positive. Le ministre de l'Economie Guy Parmelin a toutefois reconnu que la situation «est extrêmement désagréable» pour de nombreuses entreprises, voire même «dramatique» pour d'autres. Il convient toutefois de la remettre en perspective notamment par rapport à la situation du Covid-19.
Source: ATS
La conférence de presse est terminée
La conférence de presse vient de se terminer. Un résumé et des réactions suivront prochainement.
«Je ne suis ni voyante ni psychologue», riposte Karin Keller-Sutter
«Je ne suis ni voyante ni psychologue», a riposté Karin Keller-Sutter à la demande d'un journaliste pour savoir comment avoir de nouveau confiance en Trump. Le Conseil fédéral dit qu'il préparera le terrain en conséquence. «Nous devons continuer à travailler calmement et intelligemment et ne pas nous laisser acculer.»
Karin Keller-Suttr reconnait être «déçue»
Le fait que Donald Trump ait rejeté la lettre d'intention du Conseil fédéral a été une «déception», reconnait Karin Keller-Sutter, avant d'ajouter que la Suisse doit vivre avec. «Cela fait partie du processus.»
L'équilibre des forces entre la Suisse et les Etats-Unis est clair, a ajouté la conseillère fédérale. «Mais nous bénéficions de certains avantages», notamment la sécurité juridique qui pourrait devenir un atout, «si nous nous unissons». «En tant que petit Etat, nous avons toujours dû rester agiles», explique-t-elle. Peut-être que la Suisse traverse actuellement une phase difficile, dans laquelle «nous devons rester unis».
Un prochain coup de fil avec Trump?
Un contact direct avec le président américain Trump n'a de sens qu'une fois les négociations terminées et le soutien de Washington. Ce sera à Trump de prendre la décision finale. «Une fois l'accord conclu, il y aura certainement un autre échange en face à face ou par téléphone.»
Karin Keller-Sutter affirme que l'initiative de l'appel téléphonique avec Washington est venue des Etats-Unis. Plusieurs versions de l'appel ont été publiées, mais elle regrette que certaines d'entre elles «nuisent à la Suisse». Les lettre de Trump aux groupes de la pharma pour baisser les prix ont aggravé la situation.
Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin se défendent face aux critiques
«J'ai écouté très attentivement», explique Karin Keller-Sutter. «Mais je n'ai pas accepté que la Suisse soit responsable d'une perte de 40 milliards pour les Etats-Unis.» Elle dit avoir défendu les intérêts de la Suisse. Selon elle, les déclarations de Trump ces derniers jours étaient un «jeu de pouvoir» et à «ne pas prendre personnellement».
Concernant le déficit commercial des Etats-Unis envers la Suisse, Karin Keller-Sutter affirme que Trump a utilisé des chiffres datant de 2024, biaisés par le commerce de l'or. «La situation est complètement différente aujourd'hui.»
Ne surtout pas fâcher Washington
La Suisse veut garder une relation réglementée avec les Etats-Unis, a déclaré Karin Keller-Sutter, «mais pas à n'importe quel prix». La Suisse doit veiller à maintenir sa situation avantageuse. «Nous avons déjà connu d'autres situations difficiles.» La Suisse en est souvent ressortie renforcée, selon la Conseillère fédérale.
Concernant une possible plainte déposée auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Guy Parmelin souligne que la Suisse souhaite trouver une solution avec les États-Unis, mais qu'une action en justice est possible. Une escalade avec les Etats-Unis n'est pas dans l'intérêt de la Suisse, déclare Guy Parmelin. Des droits de douane de rétorsion auraient également un impact sur l'économie suisse. Le mieux serait que les deux parties trouvent une solution à l'amiable.
«Nous avons cherché à comprendre où la chatte a mal au pied», dérape Guy Parmelin
En voulant expliquer son voyage à Washington avec Karin Keller-Sutter et en réponse à la question d'un journaliste, Guy Parmelin a dérapé. «Nous avons voulu savoir où est-ce qu'il y a eu un problème, comme on dit en bon vaudois, où est-ce que la chatte a eu mal au pied (ndlr: où est-ce que la Suisse a péché par son point faible)».
Guy Parmelin reconnait que les droits de douane sont un fiasco pour la Suisse
Interrogé sur un «possible fiasco» de la mission suisse à Washington, Guy Parmelin a expliqué que «le fiasco, ce sont les 39%» de droits de douane par les Etats-Unis à la Suisse.
Le ministre de l'Economie a complété sa réponse à un journaliste en expliquant que le Conseil fédéral voulait maintenir tous les canaux ouverts, d'avoir la possibilité d’élargir à d’autres intervenants de l’entourage du président comme le Secrétaire d'Etat Marco Rubio.
Berne ne renonce pas aux F-35
Guy Parmelin parle d'un «coup de massue» pour évoquer le sort de la Suisse par rapport à d'autres. Le ministre de l'Economie précise que la Suisse n'a pas été seule dans ce cas. «C’est désormais la façon de négocier aux Etats Unis, il faudra s’y faire», a-t-il concédé.
Concernant les avions de combat F-35 dans un potentiel accord avec Washington, Karin Keller-Sutter a refusé de commenter son offre actualisée à Trump. Elle a toutefois souligné que la Suisse achète des avions de chasse et le système Patriot aux Etats-Unis. «Et elle aura également besoin de munitions à l'avenir.»
Un délai pour la pharma
Donald Trump veut imposer jusqu'à 250% de droits de douane sur les produits pharmaceutiques mais a fixé un délai à fin septembre pour obtempérer, a confirmé Guy Parmelin.
Le ministre de l'Economie a estimé que «le président des Etats-Unis veut absolument que le prix des médicaments baisse, ou en tout cas que les citoyens américains ne payent pas davantage que les autres». Pour Guy Parmelin, c’est un sujet beaucoup plus complexe et qui sera traité à part. L'industrie pharmaceutique suisse pourrait toutefois être impactée, selon lui.
Source: ATS
«Nous ne pouvons pas dire combien de temps cette situation va durer», déclare Berne
Karin Keller-Sutter a repris la parole. Elle a remercié le Secrétariat d'Etat à l'Economie pour son excellent travail. Après l'annonce par le président américain d'une hausse massive des droits de douane, il fallait s'attendre à des difficultés pour les entreprises concernées.
«Nous ne pouvons pas dire combien de temps cette situation va durer», a déclaré Karin Keller-Sutter. Le Conseil fédéral poursuivra les négociations. «Cependant, la décision appartient au président américain.» L’économie suisse reste attractive, elle a déjà surmonté plusieurs revers. Elle peut compter sur une conjoncture intérieure stable, qui n'est pas compromise par les droits de douane américains, mais elle doit «conserver ses atouts».
Les négociations avec Washington relèvent de la compétence du Conseil fédéral. Toutefois, une étroite collaboration avec les représentants des entreprises est également essentielle, car ils bénéficient d'un accès plus large à la Maison Blanche.
Le président américain Donald Trump impose dès le 7 août des droits de douane de 39% sur les produits suisses, soit plus que les 31% initialement annoncés. La Suisse se retrouve ainsi en tête des pays européens soumis à ces droits de douane punitifs et occupe la quatrième place au niveau mondial.
Un accord a échoué, malgré des semaines de négociations et une relation personnelle entre la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et Trump. Le choc est profond en Suisse – les premières réactions sont vives.