On ne les voit pas, mais ils sont pourtant bien là, sinueusement impliqués dans la campagne du Non à l’assurance des soins dentaires. Ces petits cachottiers, qui financent généreusement le camp des opposants à cette initiative sur laquelle les Neuchâtelois et Neuchâteloises se prononceront le 25 septembre, ne sont autres que des fabricants de soda… ainsi que des assureurs privés, révèle «Le Matin Dimanche».
Mais si les assureurs privés et les fabricants voulaient rester discrets sur leur opposition à une assurance dentaire obligatoire, c’était sans compter la loi sur la transparence du canton, permettant de découvrir qui fait don de sommes au-dessus de 5000 francs à l’occasion d’une votation ou d’une élection.
Les plus gros sponsors? Assureurs et fabricants de soda
Et là, surprise: les plus gros sponsors du Non sont l’Association suisse d’assurance (ASA) et l’Association suisse des sources d’eaux minérales et producteurs de soft drinks. Celles-ci auraient fait des promesses de dons de 10’000 francs chacune.
Le fait que des assureurs privés financent ce genre de campagne n’étonne pas le conseiller national socialiste et président de la Fédération suisse des patients Baptiste Hurni: «Ceux-ci gagnent aujourd’hui beaucoup d’argent avec les soins dentaires et perdraient de nombreux clients avec notre initiative. Ils ne cherchent qu’à conserver leur marge», déclare l’initiant au journal romand.
Intérêts cachés
Mais pourquoi l’Association suisse des sources d’eaux minérales et producteurs de soft drinks mettent-ils eux aussi leur grain de sel – ou, ici, de sucre – dans cette affaire? «Ce lobby des boissons sucrées a peur que cette initiative fasse baisser leur chiffre d’affaires, analyse Baptiste Hurni pour «Le Matin Dimanche». Car le texte demande aussi de financer la prévention en matière de soins dentaires.»
Le fait que des associations nationales telles que celles citées ci-dessus interviennent dans un scrutin cantonal indigne les initiants, qui affirment que le budget de la campagne du Oui ne dépasse pas 10’000 francs.