Le marché des boissons non alcoolisées se réjouit toujours de l'arrivée de nouveaux produits à la mode dans les rayons. Qu'il s'agisse de Prime, BraTee ou El Tony Mate, tout le monde devient soudainement accro au même breuvage. Christof Schenk connaît bien ce marché très concurrentiel. Au cours des dernières décennies, il a construit un petit empire de la boisson dans le canton de Saint-Gall avec l'entreprise Holderhof. Grâce à ses innovations, l'entrepreneur fait sans cesse bouger le secteur.
Le succès ne peut que lui donner raison: le développement de son entreprise sur un marché qui croît habituellement lentement est sans précédent. Alors que les boissons à la mode vont et viennent, Christof Schenk a connu une ascension continue ces dernières années.
Lorsque Blick lui a rendu visite il y a cinq ans sur son site de production à Henau (SG), l'entreprise et ses 30 employés produisaient environ 30 millions de bouteilles par an. «Aujourd'hui, il y a 100 employés et nous produisons 70 millions de bouteilles par an, se réjouit l'homme. Notre croissance est beaucoup plus rapide que celle du marché.»
Chiffre d'affaires triplé en 5 ans
On retrouve ses bouteilles dans les rayons de Coop, Lidl, Aldi, Migros et de nombreux autres fournisseurs. «80% de notre production sont des marques maison d'autres entreprises», précise Christof Schenk. Il s'agit notamment de jus de fruits, de boissons non alcoolisées, comme le Happy Cola de Coop, ou de sirop. Seuls 20% des bouteilles portent le logo de l'entreprise, un sureau. Mais cela ne fait aucun doute: Christof Schenk est le roi des boissons en Suisse.
Avec plus de 1000 articles, l'entreprise de Christof Schenk réalise désormais un chiffre d'affaires de 90 millions de francs, soit trois fois plus qu'il y a cinq ans. Les capacités de production n'ont cessé de croître au fil des ans, et 250'000 bouteilles peuvent aujourd'hui passer par les installations chaque jour.
Focus sur les produits naturels
«Les différentes variantes de thé glacé avec une teneur en sucre plus faible sont particulièrement prisées actuellement», explique le patron. Selon lui, il est justement plus facile de réduire le sucre dans le thé glacé, car la boisson contient encore de nombreux autres vecteurs de goût.
«Les grands fabricants d'articles de marque n'ont souvent pas le courage d'adapter le sucre», explique Christof Schenk. Soit ils le remplacent par des édulcorants artificiels comme l'aspartame, soit ils ne modifient pas la teneur en sucre. «Je ne suis pas fan du sucre synthétique. Dans de nombreux produits, on peut réduire le sucre naturel et le palais des gens s'y habitue rapidement», assure-t-il. Au final, ce sont les consommateurs qui doivent décider ce qu'ils veulent.
Nouvel objectif: «la cidrerie la plus moderne de Suisse»
D'autres tendances comme les shots au gingembre ou même les limonades bio ont à nouveau disparu. «En revanche, les spritzers à la rhubarbe, à la pomme, au citron vert ou au citron ont fait leur apparition», explique Christof Schenk.
Avec son dernier investissement dans un grand hall de production à Sulgen (TG), Christof Schenk veut secouer le secteur suisse du cidre. Alors que ses concurrents en Suisse misent sur le jus de pomme concentré, l'homme ne jure que par le jus direct. Dans la «cidrerie la plus moderne de Suisse», comme il le dit, 20 tonnes de pommes par heure peuvent être traitées de manière entièrement automatisée. «Le produit est beaucoup plus frais et fruité que les jus concentrés», affirme l'entrepreneur avec conviction. Il a déjà réussi à convaincre un grand détaillant de ses jus directs, et il est en négociations avec d'autres. Et si le succès est au rendez-vous, son empire saint-gallois devrait continuer à se développer.