«Tout le monde vient pour ces 'conneries'»
Empoigné et insulté, il voulait simplement acheter un stylo!

Pour acheter des cartouches pour son stylo bille et au lieu de commander en ligne, le retraité René Ernest Finger voulait soutenir un commerce local de son village. Mais il ne s'attendait pas à être empoigné, insulté et menacé par le vendeur! Il témoigne pour Blick.
Publié: 28.02.2023 à 21:55 heures
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René Ernest Finger pose avec son stylo préféré, qui a récemment fait l'objet d'une curieuse dispute.
Photo: Luisa Ita
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Luisa Ita

Voilà une histoire qui pourrait être tirée d'un journal de carnaval. À Subingen, dans le canton de Soleur, une altercation entre le propriétaire d'une papeterie de luxe et un retraité finit en empoignade. Au point où la police a presque dû intervenir!

Tout à commencé avec un stylo à bille. René Ernest Finger n'est certes pas écrivain, mais ce retraité de 78 ans écrit depuis des années. Et il a ses petites habitudes. Il aime rédiger avec un type de stylo bille particulier, disponible pour la modique somme de 4,20 francs. «Ça ne tache pas et ça écrit tout simplement bien», affirme-t-il.

Soutenir le commerce local

À chaque fois que l'encre tarit, l'ancien pilote professionnel se met à la recherche de cartouches de rechange: «C'est plus avantageux. Jusqu'à présent, on trouvait les cartouches chez Manor, mais en janvier, tout à coup, elles avaient disparu». René décide alors de se rendre dans un magasin du village pour «soutenir le commerce de détail».

Mais l'arcade, spécialisée dans l'inventaire de bureau de luxe, n'avait malheureusement pas non plus de cartouches de rechange en stock. «La vendeuse m'a dit qu'elle pouvait les commander, explique le retraité. J'ai rétorqué que je pouvais le faire moi-même – et c'est à ce moment-là que le propriétaire du magasin s'en est mêlé.»

Des stylos de «merde»

«Il a dit que les gens venaient toujours chez lui pour ce genre de 'conneries', se souvient-il. J'ai trouvé ça très impoli.» René aurait rétorqué avec humour que, contrairement aux stylos de luxe, ses stylos préférés coulaient beaucoup moins. «Finalement, j'ai quitté le magasin sans rien faire, mais le patron m'a suivi et m'a insulté à l'extérieur. Il m'a dit qu'à force de froncer les sourcils, j'avais tellement de rides que j'avais l'air d'avoir 82 ans.» Il ajoute en souriant: «Il n'était pas loin du compte.»

Le retraité a finalement passé commande en ligne. Et malgré cette première rencontre houleuse, il a décidé de le faire précisément dans le magasin où le patron l'avait traité si rudement. «L'idée d'entrer à nouveau dans ce magasin et de montrer au propriétaire cette 'merde' avec laquelle j'aime écrire était trop tentante», explique le senior.

La police a failli intervenir

Une dizaine de jours plus tard, le revoilà pour récupérer sa marchandise. «J'ai dit au patron qu'il pouvait regarder mes stylos et compter les rides de mon visage, raconte-t-il. Le propriétaire du magasin m'a répondu que j'avais insulté sa vendeuse et m'a attrapé par le bras. Il m'a ordonné de quitter le magasin, sinon il appellerait la police.»

Le retraité indique être sorti du magasin – sans ses stylos et non sans une dernière insulte au passage. «Je suis désormais interdit d'entrée, raconte-t-il en riant. Mais de toute façon, je ne remettrai plus jamais les pieds dans ce magasin.» Et de conclure: «Les détaillants se plaignent que tout le monde commande en ligne. Mais quand on traite la clientèle de cette manière, cela ne m'étonne pas.» Le magasin concerné n'a pas souhaité s'exprimer sur l'affaire.


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