Les exportations de matériel de guerre de la Suisse ont augmenté au premier semestre 2025. L'Allemagne est le plus gros client avec environ 160 millions de francs, suivi par les Etats-Unis avec plus de 50 millions.
Au total, du matériel de guerre a été exporté pour environ 358 millions de francs, selon les chiffres du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). Des régimes autoritaires comme le Qatar et l'Arabie saoudite font partie des acheteurs d'armement suisse.
Garder le contrôle
Le Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA) estime mardi que, s'il n'est pas possible d'interdire toutes les exportations d'armes, la Suisse doit en garder le contrôle maximal afin d'éviter que du matériel de guerre suisse n'atterrisse dans des zones de guerre. Selon son secrétaire politique Rayyân Rehouma, cité dans un communiqué, «la Suisse devrait œuvrer activement pour la promotion de la paix plutôt que de profiter allègrement de ce macabre commerce».
Selon GSsA, ce premier semestre 2025 le troisième en terme de volume d'affaire de ces dix dernières années, après les années record 2020 et 2022. Par rapport au premier semestre 2024, une augmentation de 20,5% a été enregistrée.
Selon les chiffres publiés au printemps, la Suisse a exporté moins de matériel de guerre en 2024 qu'en 2023. Au total, des biens d'armement d'une valeur de 664,7 millions de francs ont été exportés l'an dernier vers 60 pays sur la base d'autorisations du Seco. Cela correspond à une baisse de cinq pour cent par rapport à 2023.
Assouplissement des règles d'exportation
Le Conseil des Etats a récemment décidé, lors de la session d'été, que l'industrie suisse de l'armement devrait à l'avenir suivre des règles moins strictes lors de l'exportation de matériel de guerre. Les exportations vers les pays de l'OTAN impliqués dans un conflit devraient en principe être possibles. Les pays devraient également pouvoir réexporter le matériel de guerre reçu à un autre pays sans l'accord de la Suisse.
Aujourd'hui, le Conseil fédéral doit refuser de telles demandes réexportation en se référant au droit en vigueur, ce qui suscite régulièrement des critiques à l'étranger.
Le Conseil national doit maintenant se prononcer sur la question. S'il approuve lui aussi des dispositions plus souples en matière d'exportation et de réexportation, un référendum contre ce projet est quasiment acté. Le GSsA avait déjà décidé de lancer un tel référendum à titre préventif avant les débats du Conseil des Etats. Le PS et les Verts devraient le soutenir dans cette démarche.