Selon une nouvelle étude suisse
La photosynthèse des arbres inefficace à partir de 30 degrés

La photosynthèse des arbres est réduite au-dessus de 30 degrés. Selon une étude de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), la perte d'eau augmente alors que l'absorption de CO2 diminue.
Publié: 18.05.2024 à 10:37 heures
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L'étude du WSL a mis en évidence des limitations biochimiques de la photosynthèse des arbres lorsque la température dépasse 30 degrés (archives).
Photo: PETER SCHNEIDER
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ATS Agence télégraphique suisse

Le changement climatique entraîne une exposition croissante des plantes à des températures élevées. Des scientifiques du WSL ont examiné comment les arbres s'adaptent aux températures extrêmes en conditions expérimentales.

Chez toutes les espèces étudiées, ils ont constaté que l'absorption de CO2, grâce auquel l'arbre produit du sucre à partir de la lumière du soleil au cours de la photosynthèse, diminue à partir de 30°C, tandis que la perte d'eau par transpiration continue d'augmenter.

Croissance des arbres compromise

Une photosynthèse inefficace sur une longue période peut fortement compromettre la croissance, le développement et la capacité d'adaptation des arbres ou des plantes. Et finalement avoir des répercussions sur l'ensemble de l'écosystème forestier, selon le WSL.

Comme l'ont montré les scientifiques, les arbres réduisent leur absorption de CO2 même lorsqu'il y a suffisamment de CO2 dans l'air. L'étude, publiée dans la revue New Phytologist, remet ainsi en question l'hypothèse traditionnelle selon laquelle la réduction de la photosynthèse lors de températures élevées est due à une disponibilité réduite du CO2.

«Cela suggère une limitation dans la biochimie des arbres à partir d'environ 30°C», a déclaré le responsable de l'étude, Marco Lehmann, cité dans le communiqué de l'institut. Cette limitation semble être due à une altération des processus enzymatiques de la photosynthèse, estime le chercheur.

Même résultat pour toutes les espèces d'arbres testées

Dans leur étude, les chercheurs ont examiné les espèces d'arbres suivantes: hêtre (Fagus sylvatica), épicéa (Picea abies), chêne sessile (Quercus petraea) et tilleul à petites feuilles (Tilia cordata). Toutes ont réagi de la même manière.

Selon le WSL, cette étude a été possible grâce à une nouvelle installation expérimentale qui a permis de soumettre les plantes à différentes conditions environnementales dans des conditions contrôlées et de suivre leur comportement au moyen d'échanges gazeux et de mesures isotopiques.

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